Partie 22.

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" J'ai toujours dit qu'on avait le temps mais je ne pensais pas qu'un jour, il nous en manquerait."

🍂 Partie à écouter avec la musique qu'il y a en média mes perles 🍂


🍀🍀🍀 PDV NAYRA 🍀🍀🍀


Je venais de rentrer du bled. J'me sentais perdu. Mes parents voulaient que je reste avec eux mais j'ai préféré m'éloigner de tout ça et de revenir là où j'ai vécu mes meilleurs moments avec lui. Là où on a grandi ensemble, là où on a tout partagé. Cela faisait beaucoup trop longtemps que j'avais fuis, il fallait que je refasse face à cette déchirure, à ce manque. Il le fallait.

La plupart de la cité était au courant pour lui, tous aussi gentils les uns que les autres, nous avons reçus des messages de soutiens ainsi que des cadeaux. C'était encore plus difficile car ça matérialisait le fait qu'il nous ait laissé, ça amplifié la douleur car ça rendait tout ça encore plus réel.

Me voilà devant notre tour, celle qui nous a hébergé tous les deux, celle qui a supporter toutes nos bêtises. Celle qui renferme en elle tout ce qu'il reste de lui. Je ne sais pas pourquoi mais il aimait tellement cette tour. Il disait qu'il pourrait tout donné pour elle, je n'ai jamais compris pourquoi il y était autant attaché et deux jours avant qu'il ne nous quitte, il me l'a dit. Il m'a dit :

" Nayra, cette tour renferme tout ce qu'on est, elle nous a vu grandir, elle nous a vu faire nos premiers pas, elle nous a vu prononcé nos premiers mots, tout comme les parents. C'est stupide de parler comme d'un simple bâtiment mais wAllah Nayra, tu comprendras de quoi je parle en temps et en heure. "

C'est vrai que nos parents n'étaient pas toujours là pour nous, ils étaient souvent au bled, ils ne se plaisaient pas ici, comme s'ils n'étaient pas à leur place.

J'ai dit "nos parents"?

Oui. J'ai perdu Mohamed il y a quelques mois. Il y a 6 mois exactement. Lors d'un accident de voiture. J'ai reçu un appel, tard le soir, d'un hôpital non loin de la cité. Je me souviens que j'avais dévalé les escaliers et que j'avais supplié un teneur de murs qui connaissait Moha, de m'emmener à l'hôpital. Il a accepté sans hésité, mais une fois arrivé, il était trop tard.

J'étais arrivée trop tard. J'avais perdu mon grand frère, mon gardien, l'homme de ma vie. Il est parti à l'âge de 25 ans.

Après ça, j'ai contacté mes parents et de fil en aiguille, le temps est passé, il a été enterré au bled grâce à ses amis qu'il avait à la cité qui ont tout financé. Je ne les remercierais jamais assez, mais j'aurais préféré que leur argent me ramène mon frère plutôt qu'un cercueil. Malheureusement, Allah en avait décidé ainsi.

Alors me revoilà, devant cette tour qu'il aimait tant, la notre.

J'avais le coeur en mille morceaux. Je pensais avoir fait mon deuil, mais je crois que je me mentais à moi-même. Je crois même que je ne surmonterais jamais cette passe, elle est trop dur a accepté. C'était la première fois que je perdais quelqu'un de ma famille, et il a fallu que ce soit mon frère.

Celui qui m'avait tout apprit, celui qui m'avait mise sur le chemin d'Allah, celui qui m'avait encouragé à mettre le voile.

Je ne dis pas que je n'étais pas en colère et que je n'ai pas eu envie de laisser tomber la religion, car j'en ai eu envie. Mais ça m'est vite passé. Je m'en suis remise à Allah, j'ai demandé pardon pour toutes les pensés noires que j'ai pu avoir et j'ai continué mes prières, j'ai prié pour mon frère.

Vaïnatea - Un amour qui n'aurait jamais dû naître.Where stories live. Discover now