Chapitre 17

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Par chance, la vieille porte mit du temps à s'ouvrir. D'un bond rapide et silencieux, Leeroy vit Darius prendre place sous le lit. Les longues peaux épaisses déposées sur le matelas lui assuraient une bonne cachette.

Leeroy était plutôt familier avec ce genre de situation à risque. Sans se laisser décontenancer, il poursuivit sa diatribe à voix haute.

— Ces satanées créatures !

— Il y a un problème, Monsieur ?

Les gardes armés de hallebardes étaient à présent rentrés dans la chambre sans même annoncer leur venue. Celui de droite avait parlé d'un ton tranchant.

— Un problème ? poursuivit Leeroy. Évidemment qu'il y en a un ! Je suis capitaine du navire et ces fichus Mariids ne m'ont pas fourni la carte de la région, comme il était prévu. Je leur avais pourtant bien dit... Mais ces créatures n'écoutent rien !

Le pari était plutôt risqué. Si Leeroy donnait l'impression d'émettre des réserves sur son alliance avec les Mariids, peut-être que le Seigneur de Sandorn le rallierait à sa cause. Quelle que puisse être cette prétendue cause.

Les gardes n'eurent que faire de son discours. Ils semblaient scruter la chambre, mais Leeroy ne put l'affirmer avec certitude en raison de leur visière sombre. Toutefois, la pirouette de Leeroy eut l'air de les convaincre. Après un bref instant semblable à une éternité, ils firent demi-tour sans un mot de plus.

Tout laissait à croire qu'ils avaient reçu des ordres clairs : garder captifs leurs invités tout en leur donnant l'impression d'un bon accueil. Pour cela, ils ne s'étaient pas montrés insistants et n'avaient pas fouillé la chambre. Ils n'étaient pas subtils, mais ils avaient au moins eu la décence de laisser penser qu'ils ne soupçonnaient pas Leeroy.

Lorsque la porte se referma sur eux, Leeroy poussa un long soupir et jeta un coup d'œil sous le lit. Après s'être assuré que la voie était libre, Darius sortit de sa cachette. Il fixait la porte d'un air mauvais.

— Ces chiens nous ont trahis alors que nous sommes alliés depuis la nuit des temps !

Cette fois-ci, Darius prit garde à ne pas hausser le ton malgré son humeur.

— Ce n'est pas logique. Pourquoi le Seigneur de Sandorn ferait-il cela ? Qu'espère-t-il obtenir si ce n'est une guerre contre les Mariids ? demanda Leeroy.

Le chef de garde ne répondit pas tout de suite. Il semblait réfléchir.

— Je me suis posé la même question et je ne connais pas la réponse. Nous n'avons rien fait par le passé qui ait pu entacher nos relations diplomatiques.

— Convoitent-ils les richesses du Roi ? Sandorn n'est pas connue pour ses joyaux.

Darius lui jeta un étrange regard. Évidemment, il n'oublierait jamais la tentative de Leeroy de s'enfuir avec les trésors royaux.

— Peut-être bien. Ce serait là un acte totalement stupide. Sandorn n'est qu'une minuscule île au milieu de la mer de Gravos. L'armée Mariid pourrait l'anéantir en une fraction de seconde. D'ailleurs, c'est très certainement le sort qui leur sera réservé une fois que nous sortirons d'ici.

Il serrait les poings avec hargne. Il ne semblait pas être de ceux que l'on enfermait si aisément.

— J'ai eu l'occasion de bavarder avec des hommes de Sandorn, informa Leeroy. Ils n'étaient pas bien vifs si tu veux mon avis, mais il y a bien une chose qui les rendait fiers : leur commerce. L'île est plutôt bien placée, proche de la région de Khatun tout en étant sur Uriann, et proche aussi du territoire Mariid. Le commerce maritime est leur seule richesse. L'île prospère grâce à cela. Ils n'auraient aucune raison de se mettre à dos les Mariids. Ils savent ce qui est arrivé à Stingray Enclave depuis que l'île est corrompue et que ses heures de gloire sont loin derrière elle.

Hurleblast - Tome 1 : Le pouvoir des MeidhirOnde histórias criam vida. Descubra agora