Hurleblast - Tome 1 : Le pouvoir des Meidhir

Chapitre 18

Le pouvoir se rependit en lui en une fraction de seconde. Chaque veine, chaque pore de sa peau étaient submergés par une puissance ancestrale. Il avait l'impression qu'un volcan de lave venait soudainement de rentrer en irruption à l'intérieur de son corps.

Il sentit plus qu'il ne vit qu'une onde de choc avait émané de lui, terrassant tous ceux présents dans la grande salle, à l'exception de Darius, du Roi et de Beron Hektorn. La bataille avait cessé et tous contemplaient la scène. Leeroy le savait sans avoir à ouvrir les yeux. Il savait également que Darius était sous le poids de craquer face à la force du pouvoir. Il devait absorber son surplus. Il serra un peu plus sa prise sur la main de Darius.

Il ne sut pas très bien comment, mais il eut l'étrange sensation de drainer le corps de Dairus de toute cette puissance qui était sur le point de le tuer. Le corps du Mariid était une bien fragile prison pour le pouvoir des Meidhir. Leeroy le voyait à présent. De nombreuses failles le rendaient vulnérable. Darius était plus Mariid qu'Homme et la puissance de la terre et des Océans n'avait pas été conçue pour les Fils de la mer. Elle revenait aux Hommes, conquérants de tous les recoins du monde, au-delà même des Terres Inconnues.

Leeroy sut à cet instant que son corps était un réceptacle bien plus efficace, plus solide. Il pouvait contenir les débordements de Darius. Il ne se risquerait pas à attaquer directement l'Hurleblast, son pouvoir était bien trop instable, mais il pouvait aider le Mariid à se concentrer.

Lorsqu'il eut enfin l'impression de maîtriser le flux drainé, Leeroy ouvrit les yeux. Le réel visage de la créature qui avait pris possession de Beron Hektorn réapparu. Mais cette fois-ci, toute l'aura noirâtre et huileuse qui s'était emparée de la grande salle avait disparu. À la place, une puissance halo de lumière blanche poussait les soldats et les Mariids à couvrir leurs yeux. Leeroy pouvait la fixer sans risquer de se brûler la rétine. Les créatures monstrueuses que crachait l'Hurleblast se désintégraient presque immédiatement au contact du pouvoir des Meidhir.

Le corps possédé de Beron Hektorn avait l'air décontenancé. Sous ses horribles traits de créature des abysses, Leeroy put y déceler de la peur. Le moment était venu pour Darius de frapper.

— Maintenant.

Le lien créé entre eux permettait à Leeroy de s'adresser à lui directement dans son esprit. Darius était toujours là, quelque part, mais laisser échapper le pouvoir des Meidhir enfouissait sa raison au plus profond de lui-même. Il n'avait pas été facile de l'atteindre. La puissance était trop grande, elle le terrassait presque entièrement.

— Tu peux le faire.

Leeroy ne savait pas d'où lui venait cette soudaine assurance, mais il savait que Darius était capable de concentrer sa puissance sur l'Hurleblast. Il drainait le surplus de pouvoir, bientôt le Mariid serait en mesure de reprendre entière possession de son esprit. Le temps leur était compté. Leeroy s'efforça d'accélérer le processus. Il savait que la tâche était risquée. S'il absorbait trop vite autant de puissance, son corps pourrait tout simplement se désagréger. Il sentait ses veines bouillir, prêtes à éclater. Mais l'heure était grave et Darius devait frapper.

Soudain, il sentit. Le Mariid se réveillait peu à peu. Son esprit se remplissait à nouveau de son énergie, mêlée au pouvoir des Meidhir.

Leeroy ne savait pas combien de temps il allait encore pouvoir tenir. La puissance brûlait en lui. Elle était prête à le consumer.

— Maintenant !

Darius obéit. La déflagration de lumière balaya les derniers résidus d'ombre sur son passage. L'attaque n'était pas d'une grande précision et les quelques gardes qui étaient toujours à côté de Beron Hektorn furent projetés dans les airs sur plusieurs mètres. Mais Darius avait atteint sa cible. La créature poussa un cri terrifiant. Elle souffrait, et le corps du Seigneur Sandornais convulsait dans d'affreux spasmes. Ses os craquaient et son armure se désintégrait sous la puissance de l'attaque.