Chapitre 27 (suite)

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Je n’essayai même pas de l’arrêter. Je ne pouvais rien faire. Harry cria et attrapa James par la taille, le poussant contre le mur avec tant de force que je sentis le sol trembler sous moi. Il se recula rapidement seulement pour agripper le collet de James à l’aide de ses deux mains, lui faisant rencontrer le mur de nouveau.

"Je vais te tuer! ", hurla Harry, sa voix emplissant le corridor.

Les gens allaient entendre, ils allaient venir et Harry serait puni au-delà de tout ce qui est imaginable. Mais pendant qu’il traitait James comme une poupée, le jetant au sol, je savais que rien ne l’arrêterait. C’était un homme qui avait brûlé son père vivant, un homme qui avait mis quelqu’un dans le coma en cognant une seule fois sa tête contre le mur. C’était un homme qui cachait de la noirceur que je ne comprendrais jamais vraiment. Il était aussi un homme de passion et d’amour, mais présentement l’amour était ce qui attisait sa haine.

Il était sur James en une fraction de seconde, sa taille et sa rage qui rendaient le garde sans défense. Et pour une seule horrible et égoïste seconde, j’en étais heureuse. Je voulais qu’Harry le tue, je le voulais mort. Mais ce besoin disparu soudainement lorsque je réalisai dans quel pétrin ça mettrait Harry. Ce n’était pas la seule raison qui faisait en sorte que je voulais qu’Harry cesse tout, mais la deuxième était plus difficile à admettre. Les veines de son cou grossissaient et ses yeux étaient sauvages. Et peut-être que c’était seulement parce que ses dents étaient serrées et sa mâchoire crispée, mais je cru voir un sourire. Je voulais qu’il arrête, parce que j’avais peur de lui.

Son poing s’abattit sur la mâchoire de James alors qu’il était au sol, sans défense. Puis une autre fois, une autre, une autre et encore une autre. Avec chacun des affreux craquements, du sang s’échappait de sa bouche. Je couru jusqu’à Harry pour l’arrêter, réussissant à agripper son bras, mais il fut vivement retiré de mon emprise. Je vis deux gardes accourir vers nous. Non, ça en fait trois.

Je paniquai et avec chaque coup, je criais. Je criais pour qu’il arrête et criais qu’il y avait des personnes qui arrivaient, mais il ne m’écoutait pas ou ne s’en préoccupait pas. Il y avait le bruit des pas qui courraient, Harry qui frappait et moi qui criait. C’était le chaos.

Rapidement, les gardes étaient à quelques mètres de nous, mais Harry continuait. Ils durent l’éloigner physiquement du corps inconscient de James, et seulement là, les coups d’Harry ralentir. Avant même qu’il ne puisse protester, ils avaient plantés une aiguille dans son bras. Il prit une grande bouffée d’air pendant que le sédatif coulait dans ses veines, mais il ne se démena pas. Je veux dire, il se tortillait au début, mais avait arrêté en voyant que c’était inutile. Ce qui était fait, était fait et maintenant arrivait les conséquences.

"Ne lui faites pas de mal ", criais-je, pas comme s’ils allaient m’écouter. Comme si ça ne pouvait pas être pire, Mme Hellman arrivait au bout du couloir. Le corridor qui était auparavant vacant, omis les quelques pièces et les faibles lumières, était maintenant emplit par la directrice, deux patients et trois garde – un d’eux ensanglanté, mutilé et qui était stoïque de la tête aux pieds.

Elle nous rejoint rapidement et jeta un regard à son fils. Plutôt que de se frustrer, de pleurer ou même d’accourir à lui pour voir s’il était en vie, Mme Hellman resta calme. Son air froid et dur ne laissa même pas apercevoir une once d’émotions. "Amenez-le au 204, je m’occuperai de lui là-bas. Ne commencez pas sans moi. "

"Qu’est-ce que le 204? Qu’allez-vous lui faire? ", questionnais-je, ma voix bien plus effrayée que ce que j’aurais voulu.

"Et amenez-la aussi, faites-la sortir d’ici", dit Mme Hellman, écartant ma question. Un garde agrippa mon bras droit, l’autre tenant le bras gauche d’Harry alors qu’ils nous trainaient avec eux, laissant Mme Hellman et un autre garde derrière nous. Je ne compliquai pas les choses et marchai dans le corridor.

Le corps d’Harry était mou et ses paupières se fermaient par la faute de la drogue qui parcourait son corps, respirant encore fortement dû à ses précédentes actions. Ce sembla lui prendre toute la force qu’il lui restait pour relever sa tête et la tourner vers moi. "Je suis désolé Rose", soupira-t-il. "Je suis désolé".

"Ça va Harry", lui dis-je, même si ce n’était pas le cas. Pas que j’étais renfrogné contre lui ou quoi que ce soit, je veux dire, n’importe qui aurait voulu avoir sa revanche contre une personne comme James. Mais ça n’allait pas, parce que j’étais terrifiée de ce que Mme Hellman allait faire à Harry. Le fouettage était déjà trop et pire que cela, c’était inimaginable.

"Où l’amenez-vous? ", questionnais-je une fois de plus. Pas de réponse. "Qu’est-ce qu’il y a dans la pièce du 204? "

Rien. Je n’allais évidement à nulle part avec eux. Alors je continuai à marcher, mon silence dû au fait que je n’avais rien d’autre à dire et celui d’Harry dû au fait qu’il était à moitié endormie et qu’ils le trainaient dans les couloirs.

Mais après quelques zigzags, nous arrêtâmes trop vite. Nous étions à quelque part près de l’aile où il y avait les salles de chirurgie et l’infirmerie, je pouvais l’affirmer. Devant nous se trouvait une porte blanche avec un petit écriteau. 204.

"Où sommes-nous? ", questionnais-je, mais une fois de plus mes efforts furent inutiles. Avec une main, le garde le plus près de moi cogna à la porte et se recula. La personne de l’autre côté l’ouvrit, révélant une femme aux cheveux noirs portant une blouse de laboratoire. Ça ne signifiait rien de bon. J’étais pour vomir d’une seconde à l’autre.

"Mme Hellman voulait qu’on l’apporte jusqu’ici. Mais elle veut s’en occuper elle-même, elle nous a dit de ne rien commencer sans elle. "

La femme dans la blouse de laboratoire hocha la tête alors qu’ils entrainaient Harry à l’intérieur. Avant que je ne puisse apercevoir son visage, la porte se referma, un espace blan et un signe noir remplaçaient sa silhouette. "Quelqu’un peut-il me dire ce qu’ils vont lui faire! À quoi sert cette pièce? "

Finalement, un des gardes se retourna vers moi et me dit la dernière chose que je voulais entendre. "Thérapie par électrochocs"

À ce moment, Mme Hellman s’approcha, nous ignorant et entra rapidement dans la pièce. Généralement ça ne causerait aucun problème. Normalement, ce traitement devrait aider un patient souffrant de dépression ou de schizophrénie. Mais Harry ne souffrait pas de ces deux choses, ce qui signifiait que Mme Hellman n’allait pas l’utiliser pour l’aider. Et il y avait des fois où ça pouvait mal tourner. S’il y en avait trop d’utilisé ou si ce n’était pas fait correctement ça pouvait allait terriblement mal et être affreusement mauvais.

Et lorsque j’entendis les cris de douleurs d’Harry derrière la porte close, j’eus le pressentiment que ça ne serait pas bien.  

PsychoticWhere stories live. Discover now