Chapitre 45

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Je ne voyais que du noir. Dans le petit placard, il n’y avait aucune lumière. Seulement de l’obscurité. Elle était dans l’air, m’étouffant comme une couverture pendant une chaude nuit d’été. Je voulais désespérément me défaire de cette couverture et pouvoir respirer de nouveau, sortir de ce placard et retrouver Harry. Mais je ne le pouvais pas, parce que je ne savais pas où il pouvait se trouver. C’était mieux de l’attendre ici et de lui faire confiance plutôt que de me faire prendre et de ruiner notre évasion.

Alors je ne bougeai pas et attendis. Ça semblait faire des heures que j’avais agrippé le pistolet qui était à la ceinture du garde et que j’avais couru jusqu’à ce placard. Depuis ce temps, je m’étais tapie dans le coin le plus loin, derrière les vadrouilles, les balais et les sacs poubelle et j’attendais dans la noirceur suffocante.

Je ne savais pas si Harry allait bien, mais simplement que des gardes l’avaient entraîné avec eux en passant devant la porte. Je ne savais pas où il se trouvait en ce moment. Je ne savais pas avec qui il se trouvait ni  comment il allait me retrouver. Je n’étais pas certaine de savoir comment je me sentais par rapport à lui tuant un autre homme, peu importe qui il était, quelques instants plus tôt.

Mais j’étais certaine que je lui faisais confiance. S’il m’avait promis que nous allions nous échapper, j’avais espoir qu’il avait raison. Parce que je n’avais jamais rencontré quelqu’un avec autant de passion, d’intelligence et de détermination.

J’étais tout de même inquiète et le doute continuait à frayer son chemin à travers mon optimisme. Chaque petit bruit me faisait sursauter, ajoutant à ma nervosité. Mes mains étaient moites et je me sentais nauséeuse. Peu importe à quel point j’essayais de croire en mon espoir, j’étais une boule se stress. Chaque petit grincement indiquait une mort imminente et chaque pas était une vision de la punition que je devrais subir qui causait à mon cœur de rater un battement. Si quelqu’un fouillait cet endroit, j’étais de retour enfermé dans ma cellule après avoir subi une des punitions de Mme Hellman. Et nous serions prisonniers ici. Lori et Kelsey perdraient leur emploi. Ce serait une terrible catastrophe.

Des images d’Harry impuissant devant un fouet ou tremblant sous les durs courants électrique jouaient dans mon esprit, encore et encore, en plus de questions telles que : va-t-il bien? Est-il en sécurité? Avec qui est-il? Que lui font-ils? Comment allait-il revenir ici? Et que faire s’il n’y arrivait pas ?

J’espérais désespérément qu’il allait franchir cette porte pour que nous puissions ficher le camp d’ici et que mon esprit affolé pourrait enfin se calmer. Je patientai et patientai pour ce qui semblait être une éternité, mais rien ne changea. Le placard ne contenait que l’anxiété de ma respiration incontrôlable.

Mais finalement, ce qui était des heures, mais qui ressemblait à des jours, j’entendis la poignée de porte tourner. Je retins ma respiration, priant Dieu pour que ce soit Harry.

La porte s’ouvrit. Seulement pour un bref moment, tout de même suffisant pour ce qui était heureusement lui entre à l’intérieur.

J’étais pour dire son nom, de soupirer sous le soulagement. Il était ici. Il allait bien.

Mais je me retins juste une seconde avant que cela arrive. Parce que cette personne dont la silhouette a été visible pendant une fraction de seconde sous la faible lumière rouge n’était pas Harry. Mon estomac se contracta. Tout ce que je pouvais distinguer était que cette personne avait une bien plus large carrure, une plus grosse et moins bien définie. Et il n’y avait aucun signe de boucles rebelles sur le dessus de sa tête.

Je retins ma respiration et me repliai dans le coin du mur, tenant fermement le pistolet que j’avais dérobé  contre ma poitrine. L’homme sans nom entra et referma la porte derrière lui. Oh non. Oh merde.

PsychoticOnde histórias criam vida. Descubra agora