Chapitre 52

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09/03/2018 à 13:42



De Yann :

Ouais, là je rentre me changer.

De Lilas :

C'est pour quelle heure ?

De Yann :

Quinze heures, à son hôtel.

De Lilas :

Bonne chance. 💖

De Yann :

Merci, Lily. 🤍
Je te raconterai.

De Lilas :

No problemo. 😉😇

——15:29 ———

     Yann arrive au lieu de rendez-vous et s'installe. Une serveuse vient à sa rencontre pour prendre sa commande : de l'eau sera amplement suffisant. Il a la gorge nouée et les mains moites. Pourquoi se trouve-t-il dans cet état ? Sans doute parce qu'il tremble déjà de colère. Monsieur son père arrive quelques instants après et s'installe en face de son fils, après avoir commander un verre de cocktail. Il n'est même pas fichu d'être ponctuel une fois dans sa vie, peste intérieurement Yann. Il sourit à son fils, qui ne le lui rend pas. Ça s'annonce plutôt bien.

     — Bonjour Yann, ça va ? introduit-il.

     — Oui, je vais bien.

     — Je suis vraiment désolé de n'avoir pas pu être là à temps pour ton anniversaire, mais tu ne m'as pas donné la chance de me rattraper, non plus.

     — Mmh, bredouille-t-il.

     — Je dois aussi te parler de quelque chose d'important.

     — C'est bon, t'as fini de t'excuser ? lui coupe-t-il.

     — Je sais que tu me rapproches beaucoup de choses dont le fait de t'avoir abandonner, et de ne jamais être présent. Je suis sincèrement désolé pour cela, je promets de faire des efforts de réparer tout ça.

     — Ne fais pas de promesse que tu ne sauras tenir.

     — Si, j'en suis certain.

     — Et quelle est cette chose si importante ?

     — J'ai rencontré quelqu'un à Londres. Enfin, c'était une ancienne copine de lycée, et ça n'avait pas marché à cette époque.

     Et vous vous êtes croisés comme par hasard dans la même ville cent ans plus tard ? pense-t-il. Yann demeure dans le mutisme, recevant cette information comme une gifle au visage. Les années sont passées maintenant, et il a le droit de vouloir refaire sa vie. Il ne peut s'y opposer. Néanmoins, aucune autre femme n'occupera la place de sa mère dans son cœur.

     — OK, je te souhaite bonne chance, répond-il sèchement.

     — Vraiment ?

     — Oui, tu as le droit de refaire ta vie.

     — Merci beaucoup, fiston. Elle aimerait te rencontrer.

     — OK.

     — Tu viendras pendant les vacances.

     — J'ai une vie ici. Je peux pas tout quitter du jour au lendemain, parce que ta petite copine veut faire ma charmante rencontre, flanque-t-il, acerbe.

     — Yann, ce ne sera que pour trois mois. De plus, tu as tout le temps d'y réfléchir.

     — Mmh.

     — Tu peux emmener quelqu'un, si tu veux.

     Yann sourcille en pensant déjà à la joie de Lilas si elle apprend qu'elle va avec lui. Toutefois, il ne faut pas s'emballer trop vite. Il connaît son père comme étant quelqu'un de versatile. Il peut se lever un matin et changer tous ses plans à la dernière minute. Sans se soucier une seule seconde de ce que ça engendra.

     — C'est tout réfléchi, j'emmène Lilas.

     — C'est la fille de la dernière fois ?

     — Exacte.

     — OK, c'est une bonne idée. De plus, Aubrey a aussi une fille d'à peu près son âge, elles s'entendront sûrement bien.

     — C'est quoi son prénom à elle ? répond-il, faisant abstraction à tout ce qu'il a dit.

     — Sharon, si je ne le trompe pas.

     — OK.

     — Je rentre ce soir sur Londres.

     — Bon voyage, alors.

     — Merci, dit-il en rejoignant son fils qui se lève de table.

     — Au revoir, papa.

     — Tu ne me prends pas dans tes bras, fiston ?

     Yann hésite, mais finit par céder. Ils restent un moment enlacés. Son père empli d'un profond soulagement, et Yann empli d'une joie, si infime soit-elle.

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