Chapitre 69 (2)

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06/05/2018 à 14:33




De Yann :

Princesse, j'suis devant chez toi.

De Lilas :

C'est ouvert.

De Yann :

Tu laisses la porte de ton appart ouverte ? T'as peur de rien, toi.

De Lilas :

Eh, oui. 😄

De Yann :

T'es dans ta chambre ?

De Lilas :

Ouais, arrive. 😄

De Yann :

Mdrrr, j'ai failli me cogner la tête contre la porte.

De Lilas :

Toujours fourré dans son téléphone. 😂

De Yann :

Et toi, alors. 😂

———————

     Yann pénètre dans la chambre de son amie. Ayant son téléphone en mains, la tentation se fait plus forte de continuer à discuter par messages tandis qu'ils sont l'un en face de l'autre. C'est drôle. Il se décide enfin à ranger son appareil dans la poche de son jean, puis vient se jeter sur le lit. Il s'allonge de tout son long sur Lilas, l'écrasant au passage. Elle rigole en enveloppant son cou de ses bras, et les fait pivoter de sorte à ce qu'elle soit au-dessus de lui. Et là, elle s'empare d'un coussin qu'elle lui balance à la figure. Il en fait de même. Se déclare alors une guerre sans fin. Ils s'esclaffent et se prennent des coussins en pleine face. Au bout d'un moment, les adolescents s'asseyent en tailleur; et se regardent dans les yeux, un sourire aux lèvres.

     — T'es venu plus tard que prévu, commence-t-elle.

     — Ouais, j'ai d'abord fait un tour chez Henri.

     — Pourquoi ?

     — Je lui rapportais un jeu vidéo.

     — Lequel ?

     — Call of Duty !

     — Prévisible ! Tu m'as manqué, dit-elle en serrant Yann dans ses bras.

     — Toi aussi, jolie petite bouille, répond-il en jouant avec ses cheveux.

     — Alors, par quel film on commence ?

     Les deux adolescents enchaînent les films sans ciller. Le temps file sans qu'ils ne le réalisent, le ciel se pare très vite de noir. Un bruit venant du salon les informe que les parents de Lilas viennent de rentrer. Ils se décident ainsi à sortir de leur bulle intemporelle pour les rejoindre.

     — Bonsoir les enfants. J'espère que vous n'avez pas fait n'importe quoi en notre absence, plaisante Adèle.

     — On a absolument été sages comme une image, renchérit Lilas.

     — Bonsoir Yann, j'espère que tu vas bien. Dressez la table pendant que nous allons nous changer. Nous dînerons tous ensemble comme la dernière fois, suggère Georges.

     — Alors Yann, as-tu une idée de ce que tu  veux faire comme études supérieures ? demande Georges, une fois installé à table.

     — Euh… Eh, bien, je n'y ai pas encore pensé.

     — Tu as toute la vie devant toi de toute façon. Il est important de prendre son temps.

     — Oui, tu as raison. 

     — Et sinon, on ne sait toujours pas comment vous vous êtes rencontrés tous les deux. Vous êtes dans le même lycée ? s'informe Adèle.

     Les joues de Yann s'enflamme. Llias lui sauve la mise en faisant de grands gestes dignent d'une illustre actrice.

     — Maman, je te l'ai déjà dit ! J'avais fait un faux numéro, et je suis tombé sur lui.

     — Tout est devenu tellement simple maintenant, avec cette technologie à outrance. A notre époque, on ne communiquait uniquement que par courrier. Vous devriez d'ailleurs essayer, ça a du charme de s'envoyer de longues lettres transpirants d'amour. 

     — Oh, je vous assure ! On ne dirait pas, mais ton père était un grand romantique.

     — Je vois carrément le genre, ouais. Il t'envoyait sûrement des lettres du style : « Lettre du front. Déjà plus d'un an passé loin de toi. Ici les combats font rage. J'ignore le nombre de fois où j'ai relu tes lettres pour y puiser ton soutien. Un jour je reviendrai ». Je vois, ouais.

     Georges et Adèle s'esclaffent de concert, suivi de Yann qui n'a pu réprimer son hilarité. Lilas se joint alors à eux. 

     — Je savais que tu sortirais une bêtise comme celle-là.

     — Au moins, tu as très bien illustrer ce que j'ai voulu dire.

     — Oui, papa. Je suis un as ! 

     — L'as et le joker vont nous faire le plaisir de débarrasser et laver la vaisselle.

     — L'as et le joker ? demande Yann, interdit.

     — Toi et moi, chacal, raille Lilas.

     — Ce fut un plaisir, Yann.

     — Également pour moi. Bonsoir Georges, Adèle.

     — Eh bien, tu leur as tapé dans le coeur apparemment, dit-elle une fois qu'ils sont tous les deux.

     — Tu exagères.

     — Je t'assure, ils t'aiment bien.

      Les lèvres de Yann s'étirent en un magnifique sourire. 

     — Fais-moi un message dès que tu arrives, lui dit-elle, une fois en bas de l'immeuble.

     — Promis.

     — Ok, fais attention à toi.

     Yann ne peut s'empêcher de sourire face à une Lilas inquiète.

     — T'inquiète pas.

     — Tu me manques déjà !

     Le sourire de Yann s'élargit en accueillant Lilas dans ses bras. La pauvre fille décolle ses pieds du sol pour arriver à la hauteur de son ami. Il n'a plus envie de la lâcher, il veut la garder prisonnière de ses bras, mais il ne peut pas. Ils finissent par se détacher à regret, et Yann s'en va.

InsomniesWhere stories live. Discover now