Chapitre 12 (partie 1) : La Kardashian

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Le chapitre 12 est assez long, et introduit beaucoup de personnages, donc je l'ai divisé en deux parties pour le rendre plus lisible. Elles seront plus courtes, et publiées en même temps ! Si vous avez le temps, n'hésitez pas à lire les deux parties à la suite. J'ai vraiment fait de mon mieux pour ce chapitre, qui fait presque 4000 mots ! Bonne lecture !

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« Un entraînement ? C'est comme ça que les jeunes qualifient le fait de se bécoter, maintenant ?

-Chut ! Parle moins fort ! »

Assises sur le capot de la Twingo familiale de Maëva, nous jetons un œil derrière nous. Ludwig est toujours endormi sur la banquette arrière de la voiture, son bras barrant son visage pour lui cacher la lumière du jour. Il a déjà dormi pendant tout le trajet, bavant à moitié sur un Spike somnolant, jusqu'à la place de Roches-les-Trois-Eglises, là où nous sommes censés récupérer Zoe Kardashian et sa suite.

« Tu as quoi ? Trois ans de plus que moi ? je reprends à voix basse. Arrête de parler comme si tu en savais beaucoup plus !

-Toujours est-il que de mon temps, on appelait un chat un chat. En l'occurrence, on savait appeler un baiser un baiser. Ou une galoche, une galoche, si tu préfères.

-Nos entraînements avec Ludwig sont mille fois plus sophistiqués que les galoches que tu as pu rouler à un rugbyman de passage dans ton adolescence, je persifle.

-Nos entraînements, hein... Je vois. Il y en a eu plusieurs, donc ? Deux ? Trois ? A moins que vous n'y ayez passé la nuit ?

-Quatre. Et c'était strictement professionnel, je précise avant que Maëva ne me fasse la remarque.

-Maëlle... » commence-t-elle en soupirant.

Un coup de klaxon strident l'interrompt, suivi de grognements venant des maisons attenantes.

« Bon ? Elle arrive, la Zoe Kardashian ? Déjà qu'elle nous fait lever aux aurores... rouspète d'une voix forte et agacée Marianne, au volant de l'antique minibus de l'équipe de rugby – celui qui sent encore la transpiration, la boue et la bière, pas le neuf qu'ils ont pu s'acheter grâce à leur fulgurant succès dans le championnat.

-La ferme ! hurle un riverain à une fenêtre.

-Zoe Kardashian, Zoe Kardashian ! en grommelle un autre. J'vous en foutrais, moi, d'la Zoe Kardashian ! Zoe Kardashian ou non, on n'a pas idée de ramener trois bagnoles sur la place à sept heures du matin pour faire du boucan ! Le marché nous casse suffisamment les oreilles !

-Oh, as-tu finir de geindre, l'ancêtre ? répond un voisin visiblement agacé. Vous ne savez que vous plaindre, vous !

-Vous, le vendeur de vieilles croûtes, on vous a pas sonné ! Si vous ne brailliez pas que vos fromages sont les meilleurs sous mes fenêtres tous les dimanches matin, je n'aurais pas de raison de me plaindre !

-Quelle ambiance... » commente Spike d'un air lugubre.

En soi, les voisins, en dépit de leur flagrante envie de se battre, n'ont pas tout à fait tort : nous devons donner un drôle de spectacle, nous, les Champignards ayant dû faire près de vingt-cinq kilomètres pour venir récupérer l'invitée d'honneur de mon mariage.

Zoe Kardashian étant trop bien pour le train, et suffisamment riche pour l'éviter, Spike lui a réservé un taxi censé la ramener de Paris vers notre charmante campagne. Mais Champigny-sur-Poitou n'apparaissant sur aucun GPS, le chauffeur trouvé en urgence n'a accepté de la déposer que dans le village le plus proche indiqué sur Google Maps : Rocher-les-Trois-Eglises.

Le mariage archi-faux de Ludwig et MaëlleWhere stories live. Discover now