Chapitre 16 (partie 1) : Playlists

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Je voulais faire un chapitre à taille humaine, mais je me suis retrouvée avec 3500 mots... Alors encore une fois, je l'ai divisé par pitié pour mes lecteurs sur téléphone. On se retrouve à la fin de la partie suivante !

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Assise sur le capot de la Twingo de Maëva, je fais tourner entre mes doigts la bague que m'a donnée Ludwig. Quoi qu'on puisse en dire, elle est résolument à son image : c'est un anneau très simple, en argent, avec un minuscule joyau encastré au sommet. D'apparence calme, mais avec une minuscule explosion permanente, bien cachée à l'intérieur.

Je n'ose pas la mettre à mon doigt.

« J'arrive pas à croire qu'Alphonse ait perdu les clés dans ta maison dans la piscine des Parisiens ! Quand je pense que vous avez dû dormir dans la voiture avec la Kardashian...

-Spike va définitivement nous tuer. Je suis désolée. »

Maëva et Marianne s'installent à mes côtés sur le capot et je sursaute légèrement. Maëva me sort un croissant d'un sac en papier sentant bon les viennoiseries, et je mords dedans avec appétit. Même si tout change autour de moi, il me reste ça : les croissants de Maëva. Et la vision des champs autour de Champigny dans la brume matinale, qui, pour une fois, me rassénèrent au lieu de m'agacer.

Marianne, assise à ma gauche, regarde dans la voiture. Ludwig dort sur le siège passager, tandis qu'Alphonse et Zoe sont littéralement affalés l'un sur l'autre sur la banquette arrière. Maëva claque la langue d'un air réprobateur en regardant le bras de mon frère autour des hanches de la Kardashian.

« Ah, ça, pour conquérir de la célébrité, il y a du monde, mais quand il s'agit d'agir en adulte responsable et de garder un œil sur les clés...

-Zoe était trop saoule, on aurait réveillé tout le village. Tu connais les règles de ma mère : pas de clé, tu dors sur le paillasson... je lui rappelle en mâchonnant mon croissant.

-Je sais. Heureusement que je suis restée dormir dans ma Twingo, mine de rien, sinon je ne suis pas sûre que Ludwig et toi auraient été suffisamment de deux pour empêcher Alphonse et Zoe de te concevoir un neveu ou une nièce sur le capot ! »

Reste à savoir si Zoe restera fidèle à Alphonse une fois dessoulée... je songe en jetant un regard en arrière, moi aussi. J'ai déjà assez de choses qui me troublent pour consoler mon grand frère. Par « choses qui me troublent », entendre : la créature dormant seule sur le siège passager et dont je tiens la bague de fiançailles qu'il m'a offerte.

« Elle est rudement belle ! commente Marianne en effleurant le bijou du doigt. Tu dois être contente !

-Oui, je m'entends répondre.

-Et ces clientes du restaurant qui disaient que vous n'étiez pas convaincants... persifle Maëva. Ce baiser dans la piscine, puis ça... Vous avez fait des progrès, tous les deux !

-Pas convaincants ? fait Marianne, ignorante de toutes nos machinations. Ils vont se marier ! Bon, au début, tout le village se demandait pourquoi aucun des deux n'avaient de bague, on se demandait presque si c'était encore une blague de Maëlle, et... »

J'écarquille les yeux, ne trouvant rien de mieux que de lui fourrer mon croissant dans la bouche pour la faire taire. Marianne cligne des yeux, à moitié étouffée par la viennoiserie que je viens de lui caler dans le bec, pendant que Maëva vérifie nerveusement que personne dans la voiture n'a été réveillé par notre raffut.

Le mariage archi-faux de Ludwig et MaëlleWhere stories live. Discover now