Chapitre final (partie 2) : Le mariage pas si faux de Ludwig & Maëlle

1.1K 188 65
                                    

Pour la surprise que je vous ai promis : elle est à la toute fin de ma dernière note d'auteur, alors lisez jusqu'au bout !

------------------------------------

« Aaaaaah ! Les voilà !

-Qu'ils sont beaux !

-La mariée est toujours aussi mal coiffée !

-Beaux et en retard ! »

Les commères du village, rassemblée sous la tente blanche dans mon jardin, me donnent l'impression d'avoir organisé les championnats régionaux du chapeau le plus étrange. Dix points si le diamètre du chapeau excède les quarante centimètres ; dix points si la couleur est vive à en arracher la rétine ; vingt points bonus si la décoration du chapeau déborde de tous les côtés. Ginette, avec sa mésange empaillée, est évidemment la femelle Alpha de toutes ces mégères ; mais elle est talonnée de près par... par beaucoup de gens que je ne connais pas, en fait. Beaucoup d'inconnus – avec des chapeaux assez funky de circonstances – se massent sur les bords de la tente. Qui sont-ils ? Des touristes ?

Probablement, car ma mère, se tenant au bout de l'allée dessinée par les chaises des invités, ne pense même pas à me houspiller pour notre retard. Vu le monde présent, nous n'aurions pas tous pu loger dans notre toute petite mairie et elle a accepté d'officier le mariage sous la tente ; mais clairement, elle ne pense qu'au fait que Champigny-sur-Poitou doit engranger un pic touristique exceptionnel, cette année.

Alors que Ludwig et moi déboulons dans l'allée centrale, je ratisse du regard la foule amassée sous la tente. Kaspar a sorti sa plus belle cravate à carreaux ; les admiratrices de Ludwig sont présentes ; l'oncle Pouillot a pris le temps d'enfiler une chemise à manches courtes que je reconnais : il l'avait déjà portée à l'enterrement du mari de la mère Truchot.

Evidemment, au milieu de toute cette élégance – et tous ces chapeaux –, notre petite bande se distingue bien. Tout le monde est encore débraillé, avec Spike dont la cravate est de travers, ma sœur dont les cheveux sont aussi emmêlés que les poils de Kartoffel, Marianne au maillot de rugby froissé... enfin, tout le monde sauf Zoe Kardashian, qui a quand même eu le droit à une retouche maquillage express de la part de Beryl. Mais tous nous adressent des signes d'encouragements. Je leur souris, en rejoignant Maëva et mon frère, qui font office de témoins. Sans eux, je ne suis même pas certaine que Ludwig remonterait l'allée avec moi. Oui, même Zoe Kardashian !

Bref, le soleil illumine la tente, les oiseaux chantent dans la campagne, et tout Champigny-sur-Poitou est là pour notre ultime connerie, à Ludwig et à moi.

« Et voilà nos deux mariés ! On n'attendait plus que vous ! » fait ma mère en souriant d'une manière un peu trop extatique dans son micro loué pour l'occasion – l'extase des chiffres, probablement.

Je ne crois pas si bien dire : son téléphone, posé sur la table où elle officie le mariage, affiche un hashtag que je n'aurais jamais cru voir de ma vie : #champignysurpoitou, très bien classé dans les tendances du jour. Tous ces inconnus... Est-ce qu'ils auraient débarqués parce que...

Zoe Kardashian me souffle un baiser ravi.

Je suis tellement perturbée que je n'entends pas ma mère déblatérer son blabla administratif censé officier notre mariage civil. Je ne reviens à la réalité que lorsqu'elle pose la question fatidique :

« « Maëlle Véronique Ingrid Blanchard, voulez-vous prendre pour époux Ludwig André Yun Touillot ici présent ? »

J'échange un regard avec Ludwig. Après notre réconciliation, je n'aurais jamais cru devoir à nouveau faire appel aux saints esprits des comédies romantiques, mais pourtant... Je prends une grande inspiration :

Le mariage archi-faux de Ludwig et MaëlleWhere stories live. Discover now