Chapitre 10 - Les besoins des vampires

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Je sentis mon cœur se serrer sous l'effet de la panique. Elle reviendra. Mais je ne voulais pas qu'elle revienne ! Je souhaitais qu'elle disparaisse pour oublier cette fâcheuse histoire.

— Pourquoi elle reviendrait ? demandai-je d'une voix étranglée.

Stanislas soupira et détourna le regard, il prit une longue inspiration avant de me répondre :

— C'est compliqué comme affaire, petite chose. Nous verrons bien sous qu'elle forme elle apparaîtra de nouveau.

— Tu n'as pas répondu à ma question.

— Et je n'y répondrais pas, lâcha-t-il d'une voix tranchante, tu viens tout juste d'apprendre notre existence, il est encore trop tôt pour te bombarder d'informations qui ne feront que te tourmenter.

Je savais qu'au fond de moi, je désirais avoir des réponses. Comme toute personne qui se retrouvait dans la même situation que moi. Mais j'avais déjà suffisamment à faire des ténèbres qui se terraient au fond de mon crâne, pas la peine d'en rajouter. Comme je disais toujours : on verra le moment venu et on avisera. C'était, disons, la devise qui dictait ma vie. De toute façon, si je suivais bien le raisonnement de Stanislas, je n'allais pas tarder à découvrir la vérité. Pas la peine de mettre la charrue avant les boeufs.

— D'accord... et concernant le sang, j'ai le droit d'être dégoûtée ?

Stanislas ricana avant de hausser les épaules et se redresser.

— C'était une nécessité, se justifia-t-il en frottant son menton. Lorsque je t'ai trouvé évanouie sur ce parking, tu saignais en abondance. Heureusement que je n'avais pas de pulsions vampirique, sinon, Dieu sait ce que je t'aurais fait. Alors, je me suis contenté de te donner mon sang pour que la plaie cicatrise. Il a des vertus de guérison chez les humains, bien que ton organisme ne l'ait pas bien accepté. Ce qui explique ta fièvre. Mais le principal, c'est que ça a marché.

J'imaginais qu'il n'avait pas eu le choix. Tout comme la gifle qu'il m'avait donné pour que je reste éveillée. Bien que le concept de boire du sang me donnait des frissons.

— Alors, je vais me transformer en vampire ? Dans les films, il suffit d'être mordu et de boire du sang.

— Il va vraiment falloir que tu arrêtes de croire tout ce que les films te racontent, soupira Stanislas en se passant une main dans les cheveux. Mais non, tu ne te transformeras pas. Premièrement, parce que ce n'était pas l'intention de l'homme qui t'a mordu et deuxièmement, parce que tu n'as pas besoin de mon sang pour ça. Et, de toute façon, les diurnes ne peuvent pas transformer les humains en vampire.

Je haussai les sourcils, surprise. Ce seraient donc les nocturnes qui créaient les vampires ? Qu'en est-il des diurnes ?

Voyant mon incompréhension, Stanislas reprit :

— Les nocturnes peuvent transformer un humain en vampire qui deviendra soit un corps froid soit un corps chaud. Quant aux diurnes, on ne peut pas transformer une personne, mais on peut lui donner naissance. Et encore une fois, l'enfant sera soit un corps froid soit un corps chaud. C'est un système un peu étrange, je te l'accorde, mais c'est ainsi qu'on fonctionne. Un peu comme les races de chiens.

Je roulai des yeux face à sa comparaison. Je commençais à comprendre le système vampirique, bien qu'il soit très complexe.

— Et toi ? C'est de naissance ou une transformation ?

Stanislas s'agenouilla et souleva son tee-shirt pour révéler la cicatrice d'une morsure. La morsure de sa transformation, compris-je.

— Je pensais que les vampires cicatrisaient.

Le goût d'une morsure : La MarqueWhere stories live. Discover now