Chapitre 27 - La fin du combat

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Le regard de Stanislas se suspendit au mien. Pour quelques secondes seulement, plus rien n'opérait autour de nous. Je ne bougeais pas, figée, la bouche entrouverte. Je me sentais comme aspirée dans une tourmente de divers sentiments. Stanislas m'observait avec une expression indéchiffrable, partagée entre la peur, la honte et la colère sûrement. Les gouttes de sang couleur grenat perlaient le long de ses canines proéminentes et venaient s'écraser sur le sol pour se mêler aux liquides argentés et dorés qui dégoulinaient de par les plaies des vampires.

— Tu commences à faiblir, diurne ? se moqua Octavian en ricanant.

Perdu dans ses propres pensées, Stanislas ne vit pas le coup qui le cueillit au creux des reins. Il se plia en deux, les bras autour du ventre, une grimace de douleur lui tordit la bouche. Il laissa échapper un gémissement à peine perceptible, il commençait à atteindre ses limites.

— Venant de ta part, je me dois d'être déçu, cracha le nocturne en posant son pied sur son épaule pour le faire basculer vers l'arrière.

Il enfonça les mains dans ses poches de manière nonchalante, à croire que l'issue de ce combat ne faisait plus aucun doute. Je devais agir, sinon, Stanislas risquait d'y passer. Moi aussi, par la même occasion.

— Tant que je peux me relever, ce combat n'est pas terminé, grogna Stanislas en posant son genou à terre pour se donner la force de se mettre debout.

Il tenait d'une main son bras ensanglanté, les yeux rivés sur son adversaire. La démarche chancelante, il s'avança vers lui à cor et à cri, rejetant la souffrance qui devait l'assaillir de toute part. Je savais qu'il ne tiendrait pas longtemps, mais si cela pouvait me faire gagner un peu de temps.

Je ne cédai pas au découragement, j'attendis que le flot torrentueux de mes pensées s'apaise, puis pris une profonde inspiration et m'élançai en direction d'Octavian. Je savais que l'attaquer par surprise ne servirait à rien, je ne ferais qu'aggraver mon cas. La peau d'un vampire étant aussi épaisse qu'une surface rocheuse. 

Je glissai sur le sol et raflai le nocturne de sorte que je puisse recouvrir le couvercle du bocal de son sang grâce à une plaie béante qui fendait son mollet. Ce dernier fut surpris de mon intervention et n'eut pas même le temps de m'attraper que Stanislas plongea ses griffes dans le torse de son ennemi. Je me redressai, me trouvant désormais derrière le dos de Stanislas et attrapai le bout de papier griffonné qui accompagnait le colis.

Je fixai les deux vampires qui luttaient encore l'un contre l'autre, ils ne possédaient presque plus aucun trait humain. La rage déformait leur visage, leurs canines s'allongeait presque jusqu'à la lèvre inférieure, les veines colorées qui fissuraient leur peau leur donnaient l'allure de monstre sortant d'un film de Tim Burton. Leur taille mesurant plus de deux mètres, de longues griffes acérées qui se courbaient et les gêneraient sûrement s'ils devaient les garder au quotidien. 

Ils ne ressemblaient plus à ce qu'ils étaient auparavant, j'assistai à un combat de bêtes sauvages, enragées, qui ne demandaient qu'à s'abreuver du sang de leur adversaire. La pensée que Stanislas puisse ne pas reprendre le contrôle me traversa l'esprit. J'essayai de la chasser pour me concentrer sur ce que j'avais à faire.

J'ignorais comment les symboles du sortilège devaient se prononcer, mais au fond de moi, j'avais l'impression que cette langue m'était familière.

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Le goût d'une morsure : La MarqueWhere stories live. Discover now