Chapitre 29 - Bienvenue chez les Cadwell [Saison 2]

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Je soupirais pour la quatrième fois de la matinée, ma main se hasardait dans un carton poussiéreux. Je m'arrêtai dans mon mouvement, un frisson me parcourut l'échine. Nous n'étions pas encore en hiver, mais les températures se faisaient davantage plus froides.

D'autant plus que ce grenier n'apportait pas une once de chaleur et, comme la plupart des greniers, ressemblaient à un véritable film d'horreur. Aussi petit qu'une boîte à chaussure, les poutres en bois se rejoignaient en une série d'arcs et frôlaient ma tête lorsque je me relevai. À de multiples reprises, je m'étais cognée contre l'une d'elles.

Pour autant, deux grandes fenêtres rondes, à chaque extrémité, apportaient une lumière bienvenue et donnaient un peu plus d'âme à cet endroit. Je n'osais pas poser un genou à terre, bien que cela pût me permettre d'avoir moins mal au dos, le parquet grinçait par endroits et la couche de poussière sur la surface me rappelait que personne n'y avait mis les pieds depuis bien longtemps.

Je fouinais ici, à la recherche de décoration pour Halloween. Un peu plus d'un mois s'était écoulé depuis mon altercation avec Stanislas. Lorsque je participais à ses cours, il m'ignorait et j'en faisais de même. C'était mieux ainsi. Les quelques jours, qui avaient précédé notre rencontre, avaient été plutôt mouvementés. Mais depuis ce soir-là, ma vie paraissait nettement plus calme. Il restait toujours ce problème de fatigue constante qui m'informait que Stanislas n'avait toujours pas interrogé Octavian, donc il était encore enfermé dans le bocal, et la curiosité m'avait poussé, à de multiples reprises, à le questionner.

Fort heureusement, ma raison m'avait rappelé à l'ordre et empêchait de commettre l'irréparable. J'étais déjà chanceuse d'avoir Holly à mes côtés pour veiller sur moi au cas où Valentino voudrait pointer le bout de son nez. Il n'avait fait aucune apparition et, plus le temps passe, plus je commençais à croire que Stanislas avait raison au bout du compte. Je ne valais rien. Je me demandais pourquoi Valentino m'avait posé cette marque s'il ne souhaitait plus m'avoir. Quel drôle de paradoxe. Me voilà en train d'espérer qu'il refasse surface pour je ne savais quelle raison.

— Regarde ce que j'ai trouvé ! s'exclama Holly en tirant un bout de tissu d'un carton.

Je m'éclaircis la gorge, m'échappant de mes propres pensées pour me focaliser sur la réalité, et fixai le chiffon que me montrait ma meilleure amie.

— Tu ne la reconnais pas ? me demanda-t-elle en l'agitant en l'air. C'est la cape de vampire que tu portais tout le temps pour Halloween lorsque nous étions petites.

— J'ai l'impression que mon sort s'était décidé bien avant, soupirai-je.

Ses épaules s'affaissèrent et elle se laissa retomber mollement sur le coussin derrière elle, l'air abattu.

— Je pensais que tu avais mis toute cette histoire derrière toi.

Je hochai lentement la tête, détournant le regard pour le promener sur des tableaux appuyés contre le mur et recouvert d'un drap blanc.

— Ouais, tu as raison, faut que j'arrête d'y penser, excuse-moi.

J'entendis le parquet grincer, Holly s'approcha de moi et s'agenouilla en posant la main sur mon épaule. Elle repoussa quelques-unes de mes mèches de cheveux, qui retombaient sur mon visage, derrière mon oreille.

— Je sais que c'est compliqué pour toi d'aller de l'avant dans ce monde devenu inconnu, compatit Holly d'une voix douce. J'étais dans la même situation, il n'y a pas si longtemps, je sais ce que tu ressens. Cependant, je sais que tu es une femme forte, qui affronte toujours ses problèmes sans jamais se plaindre et qui continue, malgré tout, d'avancer dans la vie après tout ce que tu as vécu. Je suis persuadée que tu vas réussir à t'en sortir encore une fois. Il te faut juste du temps pour t'adapter.

Le goût d'une morsure : La MarqueМесто, где живут истории. Откройте их для себя