Chapitre 20

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- Oh ! Un lapin ! Cela fait si longtemps !

Sicheng tourna la tête vers la personne qui venait de parler, croisant le regard d'un jeune homme qui marchait droit vers lui munit d'un sourire des plus chaleureux.
Ce jeune homme ne s'arrêta pas, il passa simplement à côté de lui, en gardant un rythme de marche constant.

- Ça faisait longtemps... Monsieurs le Temps.

Le lapin blanc s'empressa d'emboiter le pas au jeune homme, accrochant son bras au sien par la même occasion.

- "Long temps monsieur le Temps" , quel bel enchaînement de mot que voilà ! S'exclama Ten avec un rire enjoué.

Sicheng ne répondit pas, se contentant de sourire en adaptant son pas à celui de l'autre. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu, sa présence l'aurait presque étonné s'il ne s'attendait pas à sa visite.

Car, même si cela restait encore un mystère pour tous, le Lapin blanc était l'unique habitant du pays des Merveilles que le Temps venait visiter.

Tout deux marchèrent longuement accroché l'un à l'autre, chacun de leur pas représentant une seconde qui s'écoulait. Ten gardait toujours une allure constante, ne souhaitant pas perdre le fil du temps qu'il était le seul à faire avancer. Sicheng en profita pour l'observer un peu, se souvenant ainsi que son ami était nettement plus petit que lui, mais possédait une silhouette si souple et élancé qu'il en était des plus gracieux.
Ten, malgré sa petite taille, dégageait quelque-chose d'attraillant et d'effrayant. Mais le Lapin Blanc n'en avait jamais eut peur, car le Temps se montrait toujours particulièrement joyeux en sa présence.

- J'aurais aimé qu'il pleuve aujourd'hui, mais pas une seule goutte ne m'est tombé sur la tête... Quel dommage, moi qui aime tant marcher sous la pluie, lui confia Ten avec un regard porté sur le ciel lumineux.

- Je préfère le soleil, la pluie est déprimante.

- Déprimante ? Je l'a trouve pourtant très agréable. Dis-moi, mon beau Lapin blanc, est-ce le soleil qui est trop lumineux ou les nuages qui sont trop sombre ?

- Ni l'un, ni l'autre. La lumière du soleil traverse les nuages, et cela leur fait si mal au yeux qu'il relâche toute leurs larmes, affirma Sicheng, en zieutant également l'étendu bleu qui planait au-dessus de leurs têtes.

- Je vois, la pluie est donc une larme... Mais dis-moi, le soleil pleure-t-il parfois lui-aussi ?

- Il pleure la nuit, quand il pense que personne ne peut le voir. Mais ses larmes nous apparaissent sous la forme de petites lumières flottantes dans le ciel sombre.

- Les étoiles sont donc les larmes du soleil ?

- Effectivement.

- Oooooh... J'en apprend toujours tellement avec toi mon gentil Lapin blanc.

Sicheng afficha un large sourire, heureux de pouvoir présenter ses connaissances auprès d'une personne qui l'écoutait et ne remettait jamais en cause ses paroles.
Il n'y avait pas beaucoup d'habitant de ce pays qui appréciait de l'écouter parler, la plupart affirmant qu'il n'était pas bien intelligent et déblaterait des choses sans savoir.

En fait, il n'y avait que Ten et Yuta qui écoutaient ses paroles.
Le premier les aspirait sans réfléchir et enchaînait souvent des questionnements que Sicheng résolvait au mieux, et le second aimait se lancer dans de folles conversations avec lui. Souvent Yuta apprenait autant qu'il ne lui en apprenait, et c'était plus que plaisant.

- Dis-moi, mon doux Lapin blanc, comment est Alice ? Demanda le Temps en tournant son visage vers lui.

- Belle, innocente, gentille, naïve, mignonne, curieuse, un peu stupide, courageuse, têtu, attachante et amoureuse.

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