(2) Chapitre 3

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Lorsque que la lumière se dissipe, nous nous retrouvons dans la petite clairière de bois sauvage, aussi vide que la dernière fois. Aucune trace de Ruy.

- "Et maintenant ?" je demande d'une voix faible.

- "On attend."

Les minutes s'étirent lentements, mais nous restons là, à attendre on-ne-sait-quoi, dans un silence pesant. Je suis à l'affût du moindre bruit, du moindre craquement de branche, mais aucun son ne vient résonner dans la forêt. Je commence à penser que mon cousin de viendra pas.

- "On aurait peut-être dû lui envoyer un mot, d'abord."

- "Trop tard."

Je me retourne lentement vers Astrale, étonnée de la sécheresse de ses paroles.

- "T...Tout va bien ?"

Elle ne me répond pas, les yeux rivés sur les fourrés qui nous entourent. Je me tais, et attend.

Un craquement sec me fait bondir en arrière, mais je ne trouve pas tout de suite la cause de ce bruit. Je me retourne une seconde fois, et tombe nez-à-nez avec un homme encapuchonné de noir.

- "Tu as accepté..."

Je reconnais immédiatement la voix de Ruy. Rassurée, je sens mes battements de cœur reprendre un rythme normal.

- "On doit y aller, maintenant."

- "Tu veux dire... tout de suite ?" je balbutie.

Je ne devrais pas paraître aussi surprise. Nous n'allons pas rester ici pour pique-niquer tout de même ! Pourtant, je ne me sens pas prête à partir. Astrale semble extrêmement stressée, elle aussi. j'ai envie de rentrer chez moi tout de suite, de retrouver mes parents ; mais me montrer aussi  faible aurait était égoïste égoïste. Mon cousin commence à s'impatienter : je le vois à sa jambe droite qui n'arrête pas de tressauter. Je ne le savais pas aussi impatient. Mais c'est un bel euphémisme, puisqu'il m'a déjà laissé plusieurs semaines à attendre qu'il daigne répondre à mes lettres... Ma meilleure amie glisse sa main dans la mienne, avant de me gratifier d'un sourire confiant. Rassurée, je me tourne vers Ruy.

- "En fait, Kora..." me dit-il alors.

- Oui ?" je réponds, surprise.

- "Je vais vous emmener voir un de nos chefs. Mais je tiens à préciser que je compte sur votre discipline. Pas de questions, pas d'écarts. Autrement on appelle un effaceur et c'est retour à la maison, compris ?"

Nous restons muettes un instant. J'hésite entre éclater de rire face à cette menace, d'autant plus que tenir ma langue n'est pas vraiment mon point fort, et être réellement inquiète. Ruy nous effacerait-il vraiment la mémoire ? Même à moi ? Irait-il jusque là ? Une petite voix me souffle qu'il a sûrement déjà fait bien pire.

Après avoir pris une grande inspiration, j'enlace mes doigts à ce d'Astrale, avant de m'avancer vers mon cousin. Un sourire indéchiffrable collé sur son visage, il place à la lumière un cristal de couleur  jaune pâle. Il nous mènera en territoir neutre.

La lumière tiède n'apaise guère les questions qui fusent à toutes vitesse dans mon esprit, et lorsqu'un vent violent vient me glacer les os, je n'est strictement aucune idée de là où nous nous trouvons. Un vieux château de pierre grise nous fait fasse, accroché à une haute falaise où viennent se fracasser d'énormes vagues. Il n'y a rien d'autre, hormis le souffle des bourrasques. Et le château... il semble presque en ruine. J'espère sincèrement que ce n'est pas là que nous devront passer nos journées, désormais. Mon cousin s'avance vers une ouverture sans porte, et nous fait signe de le suivre. Nous pénétrons à sa suite dans une grande cours, avant de monter un escalier tellement usé que les marches ne sont presque plus apparentes. Un bon millier de dérapage plus tard, nous nous retrouvons devant... un mur.

- "Euh... Je ne doute absolument pas de tes capacités cérébrales, Ruy, mais... Bah y a un peu rien, là."

En réponse, je ne récolte que le regard le plus noir qu'il puisse me lancer.

- "A-après j'ai rien contre les murs, hein !"

- "Kora, arrête un peu de parler, s'il te plaît." siffle-t-il.

Il glisse ensuite sa main le long de la paroi, jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans le mur. Au moment où je vois son bras tout entier être englouti, je ne peux réprimer un petit hoquet de surprise. Un sourire moqueur vient se dessiner sur ses lèvres ; je ne le connaissais pas aussi vantard... Moins d'une minute plus tard, le mur coulisse pour dévoiler un long couloir blanc, au sol de carrelage. Tout semble étrangement vide et stérile.

- "Et maintenant ?" demande Astrale d'une petite voix.

- "Je vais simplement vous demander d'attendre ici. Et interdiction de visiter." Ajoute-t-il sèchement.

À la manière dont il triture les manches de son manteau noir, je comprends qu'il est stressé ; pour une raison que j'ignore. Je regarde mon cousin disparaître derrière une épaisse porte, avant de me retrouver seule avec Astrale, dans le silence angoissant du couloir. On se fixe un instant en silence, trop angoissées pour prononcer un seul mot. On attend, les secondes s'écoulent lentements. Bien plus lentement que les battements de mon coeur. J'ai le temps de me poser un milliard de questions : Qui se trouve derrière cette porte ? Pourquoi Ruy était si stressé ? Qu'attendons-nous ? mais surtout... Que faisons-nous réellement là ?

- "Kora ?" m'appelle doucement Astrale.

- "Oui ?"

- "On a pris la bonne décision, n'est-ce pas ?"

Je comprends alors que ma meilleure amie se pose certainement les mêmes questions que moi, depuis tout à l'heure. Mais c'est bien justifié : tout est étrange ici, entre les couloirs qui apparaissent derrière les murs, les grandes portes qui longent les couloirs si blancs qu'ils en deviennent sinistre, et Ruy qui nous abandonne là sans explications. J'ai une incroyable envie de tambouriner sur la porte jusqu'à ce qu'elle sorte de ses gonds, et ainsi découvrir ce qui se cache derrière. Au moment où je m'apprête à répondre, mon cousin réapparaît, nous faisant signe de venir. J'échange un rapide regard avec Astrale, avant de le suivre.

La pièce dans laquelle nous entrons est grande, extrêmement lumineuse, mais aussi très vide. Seul un grand bureau de marbre vient la meubler, couvert de documents. Là, se trouve une femme - du moins je le suppose - cachée sous une capuche ample. De plus, ses traits sont totalement flous, certainement l'effet d'un brouilleur. Ses longs cheveux blonds bordent un visage fin, et malgré le gadget, je peux distinguer ses lèvres écarlates qui prononce lentement :

"Asseyez vous. Nous avons à parler." 





Coucou ! Alors promis, j'essaie de publier régulièrement à partir de maintenant ! Je suis désolée, mais je n'avais vraiment pas le temps d'écrire...

Alors, vous en pensez quoi ? ;)

Vous avez lu le tome 7 ? (À CE SUJET !! S'il vous plait, si vous voulez donner votre avis sur le tome 7, mettez d'abord un com "spoil", puis répondez au commentaire avec ledit spoil (jsp si c'est très claire...))

Perso je l'ai lu, et j'ai été pas mal dessus par le début... (jusqu'à la 500ième page)

Au passage, pour ceux qui me suivent sur instagram, je vais faire un compte Booksta (heloyse_wttp) ^^


Bizou <3

Kora - Fanfiction Gardiens des cités perduesWhere stories live. Discover now