Chapitre 9

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Coucou toi ! Avant de commencer ce chapitre, je t'invite à aller jeter un coup d'œil à mon nouveau roman : Aveuglément. Mafia, amour, handicap, suspens, guerre seront au rendez-vous !

Je ne t'embête pas plus, bonne lecture ! ;)

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Je suis sonnée aussi bien par la chute que la suite des évènements. Comment avons-nous pu nous retrouver dans une position si fâcheuse et ambiguë ? Pleinement recouverte et écrasée par la masse herculéenne d’Archibald, je me trouve dans l’incapacité de bouger. Je suis plus que jamais consciente du moindre centimètre carré de son être. Je me sens minuscule sous le géant. Se redressant légèrement pour amoindrir l’impact physique qu’il a sur moi son visage attire mon attention.

Ces yeux sombres prennent le dangereux air d’un précipice où la chute est aisée s’il continue de m’inhumer du regard. Tentant de retrouver ma respiration, le souffle court, je suis honteuse de lui montrer si clairement la perte de mes moyens. Tout cela c’est de sa faute : son corps contre moi, sa chaleur qui me fait oublier la froideur de cette glace sur laquelle je suis étalée, son odeur si capiteuse. D’aussi près, les traits de sa physionomie semblent d’autant plus parfaits, précis, dignes d’une statue de dieu grec.

Fascinée, j’enregistre ce physique qui me hante depuis peu retenant chaque détail, chaque angle ou arrête. Je ne me lasse pas de ce nez aquilin, ces lèvres fines et bien ourlées, ces pommettes hautes qui accentuent le creux de ses joues et par la même occasion le carré de sa mâchoire qui parait ciselés à même le marbre… si Archibald King pouvait se limiter à une beauté superficielle ce serait plus simple pour moi. Il n’aurait pas un tel pouvoir sur mon corps, ni ce petit plus, cet agrément qui le rends irrésistible. Cette espièglerie taquine, cette assurance sauvage… Il s’agit de quelque chose qu’il m’est bien difficile de définir et qui est pourtant bien réel et effectif.

Quand je sens sa main remonter avec lenteur sur mon bras, j’ouvre les yeux. Tout ceci dure depuis bien trop longtemps. Quelques secondes supplémentaires et tout pourrait déraper.

— Lève-toi, King.

N’étant pas en position de force, lui donner un ordre n’était certainement pas mon idée la plus lumineuse. Carnassier, il rétorque avec fourberie. 

— Non. T’es étonnement confortable chérie. Je pourrais y prendre goût…

Ce qui est pour lui un jeu fait palpiter mon cœur avec fureur. Je suis bien insensée, réagir à l’instar d’une adolescente prépubère qui ne connaît rien aux hommes et à leurs ruses de séduction ne me ressemble guère. Et il est temps qu’Archibald le comprenne. Lui et moi sommes comme la lune et le soleil, et jamais rien ne pourra nous rapprocher. C’est scientifiquement prouvé.

— Ton petit numéro est inutile King. Je ne suis pas un maudit canapé, je m’en fous bien d’être confortable ou non. Et je sais très bien que les mecs de ton espèce ne s’habituent à rien : ils ont des lubies, et une fois assouvies, leurs envies s’évanouissent et disparaissent. Je ne serais pas une de celle avec qui tu fais l’amour King.

— Ça tombe bien, chérie, parce que je ne fais pas l’amour. Je baise, et bien.

Sans mots, le souffle coupé par son audace et la crudité de ses paroles je suis… émoustillée, putain ! C’est une blague ? Il s’agit de mon corps et je ne le comprends pas, je ne suis même pas en mesure de le contrôler au vu de cette moiteur qui naît entre mes cuisses. Depuis quand j’aime que l’on se montre si extrême… Je deviens maso, bordel !

— Et qu’entends-tu par les hommes de mon espèce ?

Encore sonnée, il me faut un moment avant d’assimiler sa question et d’y formuler une réponse. J’exècre cette anémie d’esprit.

King of IceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant