Chapitre 18

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Coucou toi ! Avant de commencer ce chapitre, je t'invite à aller jeter un coup d'œil à mon nouveau roman : Aveuglément. Mafia, amour, handicap, suspens, guerre seront au rendez-vous !

Je ne t'embête pas plus, bonne lecture ! ;)

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Je n’ai pas les mots, je ne parviens même pas à définir clairement ce que j’éprouve. Les sentiments qui luttent en moi sont si divergents… En fait, je suis paumée. Excitée, bouleversée, terrifiée. Rien ne va. Je m’attendais à absolument tout, sauf de telles révélations venant d’Archibald. Comment en sommes-nous arrivés là ? Le bon est saisissant depuis les vestiaires de la patinoire à sa chambre. Quand le cours des choses est-il parti en vrille ? Avec la bière ? Nan, le lien enraciné entre nous est plus profond.

Je ne sais pas si j’ai halluciné ce moment : ce serait fort possible, je suis déchirée. Mais le hockeyeur de chaire et de muscle me confronte bel et bien, dans l’attente d’une réponse ou au moins d’une réaction. Ne vient-il pas de suggérer quelque chose qui s’apparente à une relation ? Lui, le séducteur. Puis-je le croire ou est-ce l’une de ses énièmes techniques de persuasion ?

— À combien de fille as-tu dit cela ?

Il se rembrunit, vexé que je le pense si fourbe. C’est peu valorisant, mais j’ai toutes les raisons du monde de me méfier ! Il suffit de descendre au rez-de-chaussée et de regarder toutes les sublimes créatures qu’il a invitées pour avoir des craintes. Je suis loin d’être de ces filles immenses, bien sculptées, aux visages parfaits !

— Sache une chose Julia, je suis toujours sincère. Je ne mens jamais aux femmes pour obtenir ce que je veux. J’ai des principes moraux et je les respecte, de telles bassesses me répugnent.

Assaillie par des réflexions complexes, je me mordille la lèvre. Je le crois, j’ai cette intime conviction de pouvoir me fier à ses paroles. Je le devine, homme de valeur. Il arrive que l’on se fasse immédiatement une impression des gens. Bien souvent, celles que je construis sont les bonnes.

— J’ai envie de toi ; murmure-t-il en attrapant mon menton, me sortant pas la même occasion de mes pensées tortueuses.

Ces mots résonnent en moi comme la foudre dans le ciel. La conviction dans sa voix rendue plus grave par le désir, son regard de braise, ces muscles que je devine bandés sous le tissu blanc presque transparent de son haut… Jamais un homme n’a autant vécu les paroles qu’il vient de prononcer. D’un instant à l’autre, je vais être dévorée et ça ne m’effraie pas. Soudain, je prends conscience de la nudité dont mon esprit avait fait abstraction. Instinctivement, je resserre les pans de l’épaisse veste noire, faisant d’elle mon bouclier. J’attire l’attention du colosse qui déglutit. Il donne l’impression de lutter pour ne pas commettre quelques sauvageries. Une part de moi aimerait qu’il se laisse aller.

— Tu ne devrais pas…

C’est sans conviction que cette phrase sort d’entre mes lèvres. Je la prononce davantage pour me donner bonne conscience. Il le devine.

— Quand il s’agit de toi, je me fous de faire ce qu’il faut, murmure-t-il avec gravité.

Le temps s’arrête pendant quelques secondes qui paraissent une éternité. Les yeux dans les yeux, face à face, la tension est à son comble. Quelque chose se joue. Cet instant est crucial, il me donne l’impression que tout va changer. Je n’ose pas bouger d’un iota. J’ai cette peur de briser le moment, de faire quelque chose qu’il ne faut pas.

King of IceWhere stories live. Discover now