Chapitre 24

16.1K 903 36
                                    

Coucou toi ! Avant de commencer ce chapitre, je t'invite à aller jeter un coup d'œil à mon nouveau roman : Aveuglément. Mafia, amour, handicap, suspens, guerre seront au rendez-vous !

Je ne t'embête pas plus, bonne lecture ! ;)

____________________________________________


Nous sommes jeudi soir, et je rentre chez moi. Demain, les Tigers, le coach et moi-même prenons l'avion pour affronter les Buffalos de New York samedi. M'éloigner d'ici pour quelques jours me permettra de réfléchir plus calmement. Enfin, peut-être pas totalement, Archibald sera là. Il ne me parle plus du tout, plus de messages, plus de regards, plus un mot... rien. Je devrais me réjouir, j'ai ce que je voulais. Alors pourquoi ce manque ?

Pour couronner le tout, ma mère et moi n'avons plus échangé depuis l'altercation. S'il s'agit de quelques petits jours, c'est une éternité. Très fusionnelles, nous prenions souvent des nouvelles l'une de l'autre, en plus de nous voir une fois par semaine.

Ne plus avoir ces habitudes qui berçaient mon quotidien me pèse surtout après la colère retombée. Je m'inquiète pour elle et ne parviens pas à rester fermement ancré dans mes positions. J'en suis arrivée à un stade où j'ai besoin de réponses. Que s'est-il passé ?

Non loin de la porte d'entrée de mon immeuble, je m'immobilise. Éclairée par les rayons mordorés du soleil couchant, elle est là. Elle m'attend. Le teint cireux de fatigue, ses cheveux - habituellement soyeux - sont attachés en une grossière queue de cheval. Les yeux boursouflés et rouges, elle se mord les lèvres par endroit à sang... J'ai beau rassembler toutes mes forces pour afficher de l'indifférence, elle me fait de la peine. Elle reste celle qui a pris grand soin de moi avec amour pendant tant d'années.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Il est en effet peu commun qu'elle vienne ici, car elle doit prendre un taxi. Voilà pourquoi je fais le chemin. Elle sursaute et son regard humide se pose sur moi. Ce serait plus simple si elle n'avait pas l'air de s'en vouloir autant.

- Il faut qu'on discute, Juliana. Ça ne peut plus durer.

Sa complainte est gémissante, pareille au son d'un animal blessé.

- Je ne veux pas te parler.

C'est faux, je désire savoir la vérité. Je suis juste trop obstiné pour lui céder si facilement. Je lui passe devant sans un regard, à la recherche de mes clefs enfouies je ne sais où dans mon sac.

- S'il te plaît...

Sa voix est suppliante et je ne peux m'empêcher de la contempler. D'une blancheur extrême, elle m'a l'air pâle et amaigrie. Peut-on perdre du poids de façon visible en si peu de temps ? Oui, si on ne mange pas. S'est-elle seulement nourrie depuis lundi ? Je connais ma mère : quand j'étais plus jeune, je l'ai déjà vue sauter des repas sous le coup d'une appréhension. Comme la fois où elle a été postuler en tant que vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter féminin en ville, alors que j'étais au lycée. Elle n'a rien pu avaler de la journée.

- À quand remonte ton dernier dîner ?

Comme fautive, elle se gratte la nuque et ne répond rien. Sa gestuelle est assez équivoque : lundi matin. Elle ne peut plus continuer comme ça, et moi non plus d'ailleurs. Soit, parlons. Dieu sait combien de temps elle pourrait poursuivre cette grève de la faim !

King of IceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant