Chapitre 12

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Coucou toi ! Avant de commencer ce chapitre, je t'invite à aller jeter un coup d'œil à mon nouveau roman : Aveuglément. Mafia, amour, handicap, suspens, guerre seront au rendez-vous !

Je ne t'embête pas plus, bonne lecture ! ;)

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Ce n’est plus des crépitements dans ses yeux, c’est un incendie colérique. Il est furieux. Sur son front palpite une veine significative. Ces poings se serrent, il émane de lui quelque chose d’intimidant. Est-ce parce qu’il passe pour une distraction ou parce que j’aurais utilisé n’importe quel homme à sa place qu’il est si énervé ? D’ailleurs, d’où m’est venue cette idée ? J’en suis plutôt fière. Je devine que c’est ce qui me permettra de l’atteindre, de l’attaquer dans son égo de mâle.

Le plus incohérent, c’est que dans le fond, je sais qu’il a raison, c’est lui qui m’excite, qui m’attire et je l’admets, m’intrigue toujours plus. C’est à lui que j’ai pensé en me doigtant, pas à un autre. C’est lui que j’ai imaginé me prendre.

— Je sais que je ne suis pas le seul à percevoir cette attraction entre nous. Si tu m’as embrassé, ce n’est pas le fait de simples hormones comme tu essaies de me le faire croire. Tu me désires, MOI. Ce n’est pas un autre que tu veux, et tu n’en auras pas d’autres que moi. Je te l’interdis.

Je n’en reviens pas ! Vient-il réellement de m’interdire quelque chose ? Lui, ce prétentieux dont je ne sais rien ? Les hommes n’ont jamais été une nécessité pour quoi que ce soit, et encore moins leur permission. Il va voir de quel bois je me chauffe. Je ne suis pas une gentille et docile petite groupie.
 
— Pour qui tu te prends ? Tu crois vraiment pouvoir m’empêcher de faire quoi que ce soit ? On est au 21e siècle, mon grand, ça fait longtemps que nous les femmes n’avons plus besoin de votre approbation pour faire ce que bon nous semble.
 
À mon tour en rogne, je me rapproche de lui — me fichant bien du fait qu’il soit impressionnant — l’index sur son torse pour lui assener un reproche, le coupe de grâce.
 
— Et tu sais quoi, j’en ai tellement rien à foutre de ce que tu dis m’autoriser à faire où non que j’ai baiser hier soir !
 
Cette information est une pure provocation d’autant plus qu’elle est fabulée sauf si l’on accepte l’idée que l’on puisse faire l’amour à un sextoy en silicone. Peu importe, le résultat est là, il est rouge de mécontentement. Il l’a bien mérité en pensant pouvoir me contrôler !
 
— Tu mens.
 
Au vu du ton ataraxique de sa voix, il essaie de se maitriser. Il ne trompe personne. Il est bien trop pondéré pour ne pas traduire une profonde furie. Le calme avant la tempête.
 
— Absolument pas ; je me veux la plus convaincante possible. Et tu sais quoi ? C’était bon.
 
Mon regard affronte le sien sans scier. Ces yeux sombres qui jettent des éclairs. Il exècre ce qu’il entend. Voyant que son silence perdure, je présume que c’est ma chance de m’éclipser. Aussi je le contourne, concevant la porte comme le saint Graal. Toutefois impossible d’ouvrir cette dernière, une main m’en empêche. J’ai beau y mettre toute la force dont je suis capable, les effets sont imperceptibles. L’huis ne bouge pas d’un iota. Je devine l’imposante présence dans mon dos.
 
Je l’ai sous-estimé en pensant qu’il allait simplement abdiquer. Ce n’est pas le genre de l’effronté et talentueux capitaine de hockey. Ces bras passent de part et d’autre de mon visage et je ne me suis jamais sentie aussi petite et fragile que présentement. Il me domine de son haut physique et bien que la situation paraisse inquiétante d’un point de vue extérieur, je n’ai absolument pas peur d’Archibald. Je suis même assez excitée par sa détermination, c’est assez flatteur qu’un homme vous coure après de la sorte. Je comprends bien que je lui plais. Sans quoi il ne se donnerait pas toute cette peine.
 
— Je ne te crois pas, je sais que c’est moi que tu veux, je m’en suis persuadé hier…
 
Saisissant mon menton entre ses doigts, j’en perds mon latin, suspendue à ses lèvres dans l’attente des mots qu’il va prononcer, comme hypnotisée.
 
— J’ai bien vu comme tu réagissais à mon toucher…
 
Comme si elle était une preuve irréfutable, sa main descend lentement et encercle mon coup. Il lui suffirait d’une pression pour me faire du mal. Au contraire, ses gestes sont doux, légers. Je n’ai aucune angoisse, juste une excitation que je sens bouillonner dans le volcan en sommeil de mon entrecuisse. Je suis sûre qu’il perçoit mon pouls précipité.
 
— Comme tu gémissais sous moi…
 
Sa main descend inexorablement en direction de ma poitrine et je n’ai pas le réflexe de me défaire de sa prise. En fait, je n’en ai pas la force.
 
— Comme tu étais avide…
 
Ses yeux se posent sur mes lèvres avec une telle expression de gourmandise que je me rends bien vite compte du danger. Il faut réagir immédiatement, dans le cas contraire je ne donne pas cher de ma peau et tout ce que j’aurais fait jusque là aura été vain.
 
— Et tu te souviens comme je suis partie ?
 
Il semble déstabilisé que je lui tienne tête et quelque peu blessé du tranchant de mes mots. Je profite de son moment d’égarement pour vite me défaire de sa prise et ouvrir la porte. À l’extérieur, il me saisit rapidement par le poignet. Je n’aime pas l’angle qu’adoptent les évènements : dans le couloir il y a des caméras.
 
— Ne fais pas ça.
 
Le sérieux et la détermination de sa voix me plongent dans un mutisme certain. Où souhaite-t-il en venir ? Que cherche-t-il ?
 
— Quoi ?
 
— Ne me tourne pas le dos.
 
Nous sommes si près l’un de l’autre qu’il devient le centre de mon univers. J’oublie tout ce qui nous entoure.
 
— Résiste tant que tu le veux, continue de te mentir… Remue ciel et terre si ça te chante, tu finiras par m’appartenir. Et tremblante, nue, je t’aurai dans mon lit.
 
Je ne parviens pas à répliquer. Je suis hypnotisée, c’est si… propre à lui : brut, érotique, déstabilisant… Pire est le constat que ses simples paroles ont sur mon corps : je me sens toute chose. Il est sûr que si je témoigne si peu de volonté et de révolte sa prophétie se concrétisera. Quand il s’éloigne avec une moue satisfaite de l’effet qu’il vient de générer en moi, je refuse catégoriquement de lui laisser le dernier mot.
 
— Ne prends pas tes rêves pour des réalités, King.
 
Il ne daigne même pas se retourner et conclut avec humour.
 
— Je suis capitaine de l’équipe des Tigers de Floride, chérie. J’ai l’habitude de réaliser mes rêves.
 
Agacée de son répondant, il a gagné… J’ai la désagréable impression de ne pas avoir contrôlé la situation, et qu’il a uniquement accepté de me laisser en paix. S’il avait vraiment désiré qu’il se passe quelque chose, il y serait sans doute parvenu. Le colosse est du genre à avoir tout ce qu’il veut et le refus n’existe pas dans son monde. Il va se heurter à un os avec moi !
 

King of IceWhere stories live. Discover now