Chapitre 41 : le Scandium

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            Lidonna ne pouvait arrêter de faire les cent pas. Elle n'arrivait pas à s'asseoir et baisser les bras. Il devait bien y avoir un moyen de battre ce fameux monstre ? Mais la rouquine ne savait ce qu'était ce monstre et Maxia avait arrêté de parler. Elle ne daignait même pas la regarder quand elle lui posait des questions. Lidonna avait l'impression que l'esprit de la Naine s'était déphasé de son corps. A moins qu'elle l'ignore complètement. Lidonna ne savait pas depuis combien de temps ils étaient là. Rivel avait arrêté de vouloir la raisonner depuis au moins une heure, peut-être même deux ou plus ? Elle n'avait strictement aucune notion du temps. Elle se contentait de continuer de marcher en se répétant qu'il y avait bien quelque chose à faire pour les sortir d'affaire. Mais après tout, même elle n'avait aucune idée.

Quand cette évidence s'imposa à elle, elle s'arrêta immédiatement. Elle n'avait pas arrêté de répéter qu'ils devaient trouver une solution pour s'en sortir, mais elle même n'avait strictement aucune idée. Pas même une amorce de plan. Elle se tourna alors vers Rivel qui s'était assis à côté de Maxia et elle lui lança dans un murmure :

« Alors on va mourir comme ça ? »

Rivel ne répondit rien.

Cette réalisation coupa le souffle de Lidonna. Elle savait qu'elle risquait constamment sa vie, mais dans l'adrénaline de l'action elle n'était jamais parvenue à ce niveau de conscience. D'habitude elle se battait ou elle tentait de fuir. Là elle ne pouvait strictement rien faire. Elle était dans une impasse, et la seule option qui lui restait était de faire face à la mort.

Elle s'approcha à pas lent de Rivel et s'assit à côté de lui. Son ami attrapa sa main en signe de soutien et peut-être même d'adieu. Alors elle posa sa tête contre son épaule et ferma les yeux. Elle pensa à chacun de ses proches qu'elle ne reverrait plus, à qui elle ne pourrait jamais dire adieu ni à quel point elle les aimait. Elle pensa à sa famille biologique et adoptive. Cette famille qu'elle venait à peine de trouver. Ruby, Sam... Elle voudrait qu'il soit là avec elle, qu'il la prenne dans ses bras qu'il la rassure comme le grand frère qu'il était. Elle voulait redevenir une enfant sans responsabilité, mais cette fois entourée de gens qui l'aimaient. Mais par dessus tout, elle aurait aimé être blottie dans les bras de Rordian. Ils s'étaient à peine dit au revoir cette fois-ci. Il était tellement occupé qu'ils s'étaient contentés d'un petit baiser. Après tout, Lidonna n'allait que sur Nainou et lui n'avait pas non plus prévu de mourir une troisième fois. Et pourtant...

Une larme s'échappa de ses yeux fermés. Elle aurait aimé lui dire une dernière fois qu'elle l'aimait du plus profond de son cœur et de son âme. Soudain, Rivel se releva d'un coup avec un souffle effrayé, dans un mouvement de réflexe. Ce mouvement légèrement violent sortit immédiatement Lidonna de ses pensées. Elle remarqua alors l'objet de ses perturbations. Les torches, qui brûlaient toujours dans le couloir face à eux, étaient en train de s'éteindre une à une. Instinctivement, Lidonna savait ce que cela signifiait. Mais la petite part d'elle qui refusait d'abandonner s'écria :

« Maxia, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Elle ne répondit pas, toujours les yeux dans le vague.

« MAXIA ! »

La Naine secoua la tête et se releva. Elle jeta un coup d'œil à Lidonna, puis au couloir qui s'éteignait petit à petit et elle déclara :

« C'est la fin, le monstre est là. »

Puis elle se rassit. Lidonna retrouva un peu de sa vivacité et fut sidérée par l'abandon total de Maxia. Elle n'eut pas le temps de s'offusquer, Rivel tapa sur son épaule pour attirer son attention :

Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]Where stories live. Discover now