Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]

Chapitre 45 : Une soirée de pause

            Lidonna était ravie de rencontrer les parents terriens de Sam dont elle n'avait jamais entendu parler jusque-là. Elle comprenait bien que son frère avait eu d'autres soucis en tête que prendre le temps de l'informer de la famille qu'il lui restait, mais malgré, elle avait eu un coup au cœur quand ce dernier avait annoncé cette information dans la salle du Conseil. Mais elle avait vite ravalée cette douleur irrationnelle, surtout qu'il avait passé la soirée à rectifier le tire.

Ils étaient d'abord passés à leur base sur Terre. Leurs compagnons étaient à peine informés sur la situation de leur planète, ils leur avaient posé des dizaines de questions. Ils étaient passés de l'étonnement, au choc et à l'horreur. Si on leur avait dit que les Ombres avaient réussi à prendre le pouvoir, personne n'avait imaginé les horreurs qu'ils infligeraient à la population...

« Je suis honnêtement heureux que ma famille et moi se soyons installés sur Terre, commenta un des Papillons.

— Comme on vous comprend. » répliqua Sam.

Eux aussi auraient aimé que leur rôle au sein des Papillons soit de s'occuper de la Terre... Mais ils avaient une planète à sauver et des parents à retrouver. Alors ils n'avaient pas traîné. Après avoir informé la base terrestre de l'actualité de Kayolina, Sam téléporta son petit groupe devant la maison d'Aurélia et Maël. Il fallait avouer que le Localisateur avait hâte de les revoir après plusieurs mois sans avoir pu prendre de leur nouvelle.

« Il y a de la neige ! » s'émerveilla Lidonna.

Ses yeux s'illuminèrent du même éclat que ceux de Sam mais pour une toute autre raison. La rouquine se rappelait parfaitement sa découverte de cette poudre blanche et glacée. Son séjour chez les Ombres était gravé dans sa mémoire. Non seulement parce que la torture de Leeham était impossible à oublier, mais également parce qu'elle aimait se souvenir de ces quelques bons moments qu'elle avait passés avec Dæxor avant que ce dernier ne sombre dans une souffrance psychologique qui lui avait fait perdre la tête.

Firân et Rivel, eux, ne semblaient pas ravis. Ils grelottaient dans les bras l'un de l'autre. Effectivement, il faisait très froid. Mais la beauté du paysage valait d'endurer la température pour la jeune femme. Bien que sa fascination soit contradictoire avec son aversion pour la couleur blanche qui avait régné son quotidien sur Hyacinthe, elle ne pouvait s'empêcher de trouver ce qu'elle voyait magnifique. Il y avait quand même quelque chose de différent avec cette couche de neige temporaire que le soleil faisait briller de mille feux et le blanc permanent sinistre de bâtiments hyacinthois.

Les toits des maisons ainsi que les trottoirs dans la rue revêtaient ce manteau blanc qui subjuguait tant la rouquine. Mais à force de parcourir le paysage du regard, la jeune femme remarqua que les lampadaires étaient affublés de jolies décorations qui ressemblaient à des étoiles filantes. Lidonna fut sortie de sa contemplation par un cri :

« Papa ! »

Cette appellation surprit grandement la Luminaire, mais après réflexion, il avait vécu treize ans avec eux, c'était tout à fait normal qu'ils les appellent Papa et Maman. Mais ces deux noms lui rappelaient Willôde et Keitel et leur absence. Elle eut un vif pincement au cœur. Mais elle fut surprise de constater que leur souvenir ne lui donnait plus envie de pleurer. Elle avait peu eu l'occasion de penser à eux ces derniers temps qu'elle n'avait pas pu se rendre compte de ce changement soudain. Malgré la douleur qu'ils représentaient toujours pour elle, un sourire timide se dessina sur ses lèvres alors que leurs visages s'imposaient à elle. Ils lui manquaient tellement.

« Lidonna ? »

Elle releva la tête et revint à la réalité. Sam venait probablement de lui présenter son père terrien et elle n'avait même pas eu la politesse de l'écouter. Puis elle se rendit compte qu'elle était la seule à être toujours sous le porche. Heureusement qu'elle avait au moins eu le réflexe de se tourner quand Maël avait la porte. Elle aurait paru bien bête à être la seule de dos à ne pas bouger.