Chapitre 50 : supprimer le mal

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  Ils avaient eu trois jours pour apprendre à créer et manipuler une barrière de lumière. Lidonna, Sam, Rivel, Quire, Parker, Norma, Isis. Ils avaient tous alliés leur force. Et avec du travail ils avaient fait des progrès énormes. A travers cette barrière, aucuns pouvoirs ne pouvaient passer, Careil, Hypnotiseur et Sylvain, Immobilisateur allaient donc devoir utiliser une cape d'invisibilité pour pouvoir se tenir hors de la zone de protection de la lumière. Pendant ces trois jours, Larisa avait eu vent que Lidonna était réveillée. Elle l'avait cherché, et quand elle l'avait trouvée, elle ne l'avait plus lâché. Elle avait parfaitement bien compris que tout comme ses parents, Rordian ne reviendrait pas. Alors elle s'était d'autant plus attachée à Lidonna. La jeune femme avait beau apprécier l'enfant, elle n'avait ni l'envie ni le temps de s'occuper d'elle. Larisa risquait à nouveau de perdre une figure de confiance, et elle allait finir par ne plus s'en remettre.

Maintenant que la potion était prête, Lidonna devait contacter Harrgos pour lui dire qu'elle était prête à en découdre avec lui. Elle avait en elle une détermination à toute épreuve. Elle était confiante. Leur plan avait été pensé et repensé pour que tout ce qui était prévisible ne puisse pas les empêcher de vaincre. Harrgos allait mordre la poussière et il allait comprendre qu'il ne fallait pas les sous estimer.

Larisa dormait déjà. La petite avait une capacité extrême à s'endormir dès qu'elle fermait les yeux. La rouquine lui enviait légèrement ça. Plus vite elle dormirait, plus vite elle poserait un lieu de rendez-vous. La date : ils voulaient faire ça le lendemain. Il n'était pas question de laisser à Harrgos encore plus de temps pour se préparer. Elle n'avait peut-être rien pour mener la danse, mais la rage qu'il y avait en elle qui criait que c'était à elle et à elle seule désormais d'exiger. Ils avaient commencé à faire évacuer Lidoïlle. La rouquine savait que le combat aurait lieu là-bas, que ce soit elle qui l'ordonne, ou Harrgos qui l'impose. Elle réfléchissait encore et encore. Ses pensées tournaient en boucle sans qu'on ne puisse les arrêter. Elle pensait à Rordian et au trou béant dans sa poitrine qu'il avait laissé et qui ne diminuait pas d'un cran. Elle pensait à ses parents, Willôde, Keitel, à Nick, à Éthène, à Camaé et tous ceux qu'elle avait perdu. Elle pensait à Harrgos, qui avait toujours une longueur d'avance. Et plus cette information revenait dans son esprit plus elle avait peur qu'encore une fois ce soit le cas. Il était compréhensible qu'elle peine à s'endormir.

Elle savait que face à lui, elle ne devait pas flancher. L'apparence était pour Harrgos capitale. Si elle se montrait sûre d'elle, elle était persuadée qu'il accepterait ses conditions. Elle l'avait assez côtoyé pour le savoir, pour commencer à le connaître. Mais pour ça elle devait dormir ! Et ce n'était pas en s'énervant qu'elle y arriverait. Mais difficile de ne pas s'énerver alors qu'elle devait penser à Harrgos. Elle poussa un long soupir et décida alors de se concentrer sur la respiration régulière de la petite. Tout en visualisant le visage de cet homme qu'elle méprisait au plus au point, elle sombra petit à petit vers ce lieu qu'elle n'avait pas visité depuis longtemps.

Lidonna se retrouva dans cet entre-deux. Cet endroit qui n'en était pas un, complètement noir à l'infini et où se trouvait des liens lumineux. Même si actuellement il n'y en avait qu'un. Elle avait tellement centrée ses pensées sur Harrgos, qu'il n'y avait que le lien qu'elle partageait avec lui. Une ligne lumineuse blanche, presque transparente, mais d'une épaisseur impressionnante. Elle avait beau lui vouer une haine extrême, ils avaient tout les deux, étrangement, une relation très forte, matérialisée par l'épaisseur de ce lien. Peut-être à cause de l'affection bizarre et étonnante qu'il s'était mis à lui vouer... Mais au moins, elle allait pouvoir l'atteindre extrêmement facilement. Déterminée, elle s'élança sur les traces de ce fil qui la mènerait jusqu'à la tête de son ennemi.

Aujourd'hui elle n'avait plus la nécessité de se concentrer, maintenir en place son pouvoir était désormais un réflexe pour elle. Un réflexe qui était facilité par toute la colère qu'elle avait en elle, par le trou béant dans son cœur qui l'accompagnait désormais au quotidien. Elle avançait et rapidement elle fut devant lui. Il ne l'avait pas recontactée depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois, depuis ce jour où il lui avait demandé de faire cette foutue potion.

Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant