Kilidohanas Tome 2 : Les Papillons [FIN]

Chapitre 9 : Mauvais rêve

Une salle bleue. D'énormes poteaux un peu partout dans cette salle qui était inconnue à Lidonna. Elle était dans cette immense pièce dont la hauteur sous plafond donnait le tournis. Mais rien de ce qu'elle ne voyait n'était net. Il y avait un brouillard ambiant qui n'était pas naturel. Quelque chose d'irréel se dégageait des lieux. D'irréel mais de familier. Une pensée cherchait à s'immiscer dans la conscience de Lidonna, mais elle restait bloquée.

Alors la jeune femme commença à marcher dans les lieux. Elle avançait à pas de loup, plus curieuse que discrète. Tout était calme autour d'elle. Aucune raison de se méfier. Elle regardait attentivement autour d'elle, mais il n'y avait rien de plus que cette lumière bleutée, ces grands piliers et ce brouillard. Elle avançait à l'aveugle sans réellement savoir où elle mettait les pieds quand soudain elle crut apercevoir des murmures.

Lidonna essaya d'en trouver la provenance mais en tournant sur elle même elle se rendit compte qu'ils venaient... comme d'un peu partout. Où était-elle ? Elle attendit un nouveau signe mais rien. Le souffle qui lui était subrepticement parvenu avait disparu. Elle reprit donc sa marche.

Étrangement elle n'avait pas peur. Bien au contraire... Un sentiment de confiance avait pris possession de tout son corps. Un sentiment peu habituel chez la jeune fille. Comme si elle tout son instinct avait été totalement effacé. Comme si une force extérieure était maîtresse de la scène.

D'un coup, au loin une petite lumière jaune perfora à travers le brouillard bleu. Lidonna se sentit irrémédiablement attirée par elle. Qu'allait-elle trouver ? Une échappatoire ? Des réponses ? Pourquoi n'avait-elle pas cherché à partir ? Il est vrai qu'elle n'avait aperçu aucun rayon de lumière, mais la téléportation ne fonctionnait pas tout à fait avec les mêmes rayons... De toute manière, elle n'en avait pas ressenti le besoin. Elle n'avait pas cherché à le faire.

Lentement, un pas après l'autre, elle se rapprocha. Petit à petit une ouverture se dessina à elle. Petit à petit des voix se firent entendre. Mais rien de distinct. Ce brouhaha commençait à énerver Lidonna. Il s'immisçait directement dans son esprit. Un mal de crâne débutait. Marcher vers cette lumière semblait de plus en plus compliqué.

La douleur s'intensifiait au même titre que le bruit se faisait de plus en plus fort. Il envahissait tout l'espace, se répercutait contre les murs et rebondissait de toute par dans l'esprit de la jeune fille. Elle avait l'impression que l'on cognait à l'intérieur de son crâne. La souffrance était tellement intense qu'elle stoppa nette la rouquine qui dut se prendre la tête dans les mains. Quelques instants, elle se recroquevilla sur elle. Mais elle ne pouvait pas abandonner si proche du but.

Lidonna se releva. Difficilement, mais avec la force de sa volonté elle réussit à se remettre sur ses deux jambes. Quelques pas. Juste quelques pas pour arriver à cette ouverture, cette lumière. Il fallait qu'elle voit ce qu'il se trouvait là-bas. C'était bien plus qu'une envie, c'était, à ce moment là, un besoin. Elle avança, trébucha, se releva. Elle peina mais finalement elle arriva jusqu'à cette ouverture.

L'encadrement d'une porte, mais sans la porte. Lidonna s'accrocha au cadre, essoufflée. L'effort physique qu'elle venait de fournir lui avait enlevé toute son énergie. Elle rassembla le peu de force qui lui restait et fit un dernier pas pour passer de l'autre côté.

Ce pas fut un terrible soulagement, si le brouhaha ambiant était toujours présent, la douleur, elle, avait totalement disparu. Lidonna se trouvait dans une salle bien plus petite mais toujours pourvu de grands piliers. Devant elle des corps, des silhouettes noires. Elle ne voyait aucun visage, mais désormais des mots lui parvenaient.

« Famille...»

« Accès...»

« Seule... »