Chapitre 7 : Programmer un dîner et mentionner "N'oublie Jamais"

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Et merde.

        Pardon, mais c'est la seule et unique chose à laquelle je peux penser depuis que je me suis réveillée. Je suis là, allongée dans mon lit, sans plus pouvoir faire un seul geste. Tout ça pour quoi ? Parce que je me demande ce qui a bien pu me passer par la tête...

La fatigue et le brouillard qu'il y a dans ma tête me font me sentir mal. J'ai la gorge serrée et une horrible envie de pleurer, alors que les larmes me montent aux yeux sans que je sache pourquoi.

        Si ce qui est arrivé cette nuit est réel, je m'en veux. Je m'en veux franchement.
Je dis « si » parce que je sais que de toute manière, j'ai dû tout imaginer. Impossible qu'il en soit autrement.
        C'est vrai, sérieusement, pourquoi est-ce que Monsieur Eras, un Adonis en personne, viendrait me voir à moi, petite brune maladroite, pour me demander un rendez-vous ? Avec un air suppliant qui plus est, et à 2h du matin.
        Je ne suis pas moche. Je ne suis pas non plus un super canon. Mais je ne me trouve aucun charme, à part peut-être dans mes yeux bleus, et encore... Je suis tellement banale. Et la banalité n'attire pas l'œil, elle se fond dans la masse. C'est ce qu'il m'est toujours arrivé, et ce que je suis condamnée à vivre. Et je vais vous dire une chose : ça me va !

        Alors oui, j'ai tout imaginé. J'en suis persuadée.
Je suis aussi persuadée que je suis dingue.
Alors pourquoi est-ce que je ressens encore cette boule dans le ventre qui m'empêche de bouger ?

        C'est dans ce genre de situation que ma sœur me conseille toujours de me poser, et de réfléchir. Non pas que ce genre de situation me sois déjà arrivée auparavant, mais je sais que c'est ce qu'elle me dirait. Alors je réfléchis.
        Tout ça n'est pas arrivé, et puis même si c'était arrivé, je n'aurais pas à m'en vouloir. Oui parce que c'est quand même le copain de ma meilleure amie ! Mais au point où j'en suis... Je veux dire, je sais qu'il la trompe, et pourtant je ne lui ait rien dit, tout ça à cause d'une question de contrat de confidentialité... Pff !
        Ce n'est qu'un repas, ça n'implique rien d'autre. Qu'est-ce qu'on fait pendant un repas ? On mange, rien d'autre. On discute peut-être aussi, pour meubler le vide. Et on rentre à la maison. Rien d'autre.

A part si la personne avec laquelle on dîne est absolument irrésistible.
A part si la personne avec laquelle on dîne est une pomme que l'on aurait envie de croquer.
A part si la personne avec laquelle on dîne est Aaron Eras.

« -Nooon .... »

Je me fourre la tête sous la couette.
C'est une catastrophe... Si jamais l'histoire venait à s'ébruiter... !
Mais j'ai tout inventé. Ce n'est pas arrivé. Il ne s'est rien passé, c'était juste un rêve.

Ce n'est pas arrivé. Ce n'est pas arrivé. Ce n'est pas arrivé.

Je sors de mon lit en vitesse parce qu'il va bientôt être l'heure d'aller travailler, et que je sens un petit regain d'énergie m'envahir. Tout petit.

« D'accord. » Et si finalement c'était vraiment arrivé ? Je me souviens très clairement d'avoir prononcé ces mots.
Pourquoi est-ce que j'ai accepté ? Moi qui étais persuadée de pouvoir lui résister. Je suis une battante, une femme forte. Alors d'où vient cet accès soudain de faiblesse ?

Les hormones.
        Et j'ai soudainement envie de maudire Dame Nature qui a fait de moi une fille sensible. Pour les hommes, c'est plus simple. Ils couchent avec des filles, et s'en fichent de ne jamais les revoir de toute leur vie. Nous les filles, on a besoin de tendresse et de mots doux.
        Alors si vraiment il est venu, les choses s'expliquent plus simplement... L'envie de pleurer à mon réveil, le sentiment de faiblesse qui m'a pris.

This Evil Little Love (L'amour est un petit diable #1)Where stories live. Discover now