Chapitre 17 : Faire un choix

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Une nuit.

                                  C'est le laps de temps exact que je me suis accordé pour noyer mon chagrin. Une nuit et c'est tout.
Et ce matin, en me réveillant de la nuit la plus difficile de ma vie, je me suis dis que je pouvais me permettre d'être triste encore une heure de plus. Juste une heure. Une heure qui n'a pas suffit à me consoler.

J'ai passé la nuit la plus horrible de ma vie.
                                      Et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, vidant une dizaines de paquets de mouchoirs, et ressassant la soirée infernale, ne comprenant pas comment la situation a pu dégénérer à ce point.
Je n'ai dormi que quelques heures, et encore. Ces quelques heures étaient entrecoupées de réveils en sursaut, le cœur battant à mille à l'heure, et de cauchemars. Des horribles cauchemars.
Et le pire, c'est quand on se réveille et qu'on se rend compte que la vie est encore pire que dans le cauchemar.

                                        Hier soir, je suis rentrée avec la ferme intention de m'en remettre à Alex pour me vider de mes émotions. Pour me confier, juste passer une soirée à parler avec mon meilleur ami.
Et mon appartement était vide.

                                     Je me suis souvenue plus tard qu'il avait organisé des vacances de deux semaines aux Caraïbes avec sa copine, qu'il me l'avait dit mais que j'avais été tellement obnubilée par ma petite personne et mon amourette que j'en ai tout laissé de côté. Je suis une personne égoïste.
Et le flot de mes larmes s'intensifie soudainement.

                                        Quand on perd la chose à laquelle on s'attachait corps et âme depuis plus d'un mois, la vie paraît plus vide.
Une sorte de silence pas pour le moins paisible.
Un silence horrible et terrifiant pour des gens comme moi.
Comme si il plongeait sa main au fond de mon cœur pour l'arracher sauvagement.

Il.
Aaron.

Et je me demande comment je fais pour penser à lui sans m'effondrer.
Et je me demande comment je fais pour lui en vouloir autant, et l'aimer en même temps.
Et je l'aime encore plus que je lui en veux. Je l'aime encore plus maintenant qu'il n'est plus là.

Comme un enfant à qui on retire un jouet auquel il n'accordait plus d'importance. Il le trouve soudainement intéressant.

Sauf que moi, je n'ai pas eu besoin qu'on me retire Aaron pour que je me rende compte à quel point je tenais à lui.

                            Et ce n'est pas le fait qu'il ait rompu qui me chagrine le plus.
Ce n'est pas non plus la sensation d'abandon, même si ces deux faits perpétuent ma tristesse.
Non, c'est juste le fait de savoir que je l'aime, et que jamais il ne m'aimera en retour. Que jamais nous ne vivrons ensemble et que jamais nous ne formerons une famille.

Mais comment la situation a-t-elle pu se dégrader à ce point ?

Il m'a appelé vous savez.
                       Juste après que je sois rentrée chez moi.
Une fois. J'ai fixé le téléphone sans bouger, sans pouvoir faire un mouvement.
Deux fois. Mon cœur s'est accéléré, au point que je me suis demandé s'il comptait sortir de ma poitrine.
Trois fois.
Quatre fois.
...
A la septième et ultime sonnerie, il s'est arrêté. La torture s'est arrêtée.
                                 Comme si quelque chose l'avait décidé. Comme s'il s'était dit que sept fois valait mieux qu'aucunes et qu'il a préféré laisser tomber. Me laisser tomber...
Je n'ai pas répondu.

                                Il a laissé des messages sur ma messagerie vocale, mais je les aient supprimés.
Je savais ce qu'il allait me dire.
Qu'il regrette qu'il n'ait pas été plus gentil en rompant. Peut-être aussi qu'il aurait préféré qu'on reste en bon terme étant donné qu'on travaille ensemble.
Pleins de belles paroles. Plein de pitié. Je n'en veux pas.

This Evil Little Love (L'amour est un petit diable #1)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora