Ça faisait maintenant plus d'une semaine que je n'avais plus parlé à Aaron. Huit jours exactement. Et je commençais tout juste à guérir. A sa pensée, mon cœur souffrait un peu moins. Lorsque je revoyais les photos de lui dans la presse, mon corps subissait un peu mieux la trahison.
Un peu. C'était mon mot clé de ces derniers jours. Parce qu'avec plusieurs un peu, on peut faire du beaucoup. Et le beaucoup est mon but.
Les tout premiers jours, je me suis comme immergée entièrement dans mon travail. Tout ça me permettait surtout de ne pas penser à lui.
Et je ne sais par quel miracle j'ai eu la chance de ne pas le croiser une seule fois. Pas une seule.
Là a commencé ce que Sonia a appelé mon « processus de guérison ». Après la peine vient l'acceptation. Le but était de me remémorer tous les moments passés avec lui. Et je suis encore dans cette phase en ce moment. Et je me demande si ce n'est pas pire que la peine. Parce qu'avec ces souvenirs viennent les regrets, la nostalgie : en bref, tout ce que je ne veux pas. Mais Sonia dit aussi que plus je penserais à lui, moins j'en souffrirais. Et ça marche.
Je n'irais pas jusqu'à dire que je ne souffre plus à sa pensée. Surtout que ça ne fait que quelques jours. Mais je m'améliore. Je suis en voie de guérison.
Mais absolument pas prête à le revoir.
Ça non. Pas pour un sou.
Le combiné collé à l'oreille, je réfléchis à une excuse que je pourrais lui sortir.
« -Sonia... je l'implore d'une voix suppliante.»
La dernière chose au monde que j'ai envie de faire, c'est le revoir.
Pourquoi ?
Parce que la seule chose au monde que j'ai envie de faire, c'est le revoir.
Et je pourrais retomber.
Je pourrais pleurer.
Je pourrais souffrir encore plus que je souffre à cet instant.
Foutre en l'air mon processus de guérison !
Mais Sonia s'en fiche. Elle ne fonctionne pas comme ça. Pour elle, une femme doit être forte. Et elle suppose que moi aussi je dois l'être à cet instant.
« -Non, non, non, tu t'habilles, et tu rappliques, dit-elle d'une voix stricte et monotone. Tu as exactement 25 minutes pour arriver avant qu'il ne commence à licencier du personnel... ajoute-t-elle d'un air hargneux. »
25 minutes ?!
Mais je ne vais jamais avoir le temps de ...
Attendez.
Elle a bien dit licencier du personnel ?
Mon personnel ?
« -Excuse-moi... Tu peux répéter ? »
Pour le coup, je suis vraiment confuse.
Et j'ai besoin de me relever pour avoir les idées claires. Surtout quand je me rends compte de la position ridicule dans laquelle je suis, allongée sur le sol comme une étoile de mer.
Sonia souffle avant de répondre.
« -Il n'est pas tout seul, il a ramené trois types en costard-cravate avec lui, dit-elle en baissant la voix, comme si elle ne voulait pas qu'on l'entende. »
Et je ne sais pas pourquoi mais cette nouvelle me fait l'effet d'une bombe.
D'abord parce que je suis soulagée de ne pas avoir à me retrouver seule face à lui.
Puis je me dis que je suis aussi déçue. Parce que oui, au fond de moi j'avais espéré qu'il vienne pour moi. Mais je pense que c'est surtout pour une histoire professionnelle.
Et ce sentiment nauséeux refait surface comme en un éclair.
Je ne veux pas le revoir.
Je vais le revoir.
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This Evil Little Love (L'amour est un petit diable #1)
العاطفيةKeira est jeune et pleine d'assurance. Son boulot de directrice marketing chez « Blue Coton » est le job rêvé pour elle. Il ne lui manque plus qu'une chose pour son entreprise : un investisseur ! Et lorsqu'Aaron Eras, l'héritier des célèbres ba...
