This Evil Little Love (L'amour est un petit diable #1)

Chapitre 23 : Avancer d'un pas et semer le chaos

Aaron aura toute ma vie de l'influence sur moi. C'est indéniable. Je sais qu'à chaque fois que je le verrais jusqu'à la fin de mes jours, je ne pourrais m'empêcher d'avoir les joues en feu et le cœur qui bat plus vite que d'ordinaire.
Alors il faut que je vive avec. C'est la seule solution pour avancer.

Et cette prise de conscience se fait maintenant, dans mon bureau alors qu'Aaron est à quelque chose comme quelques pas de moi.

Je prends place sur mon siège de bureau et part à la recherche des dossiers qu'il doit me signer. Je veux en finir le plus vite possible avec cette histoire, mais le problème de mon incapacité à ranger les choses correctement me complique la tâche.

Je farfouille parmi les papiers disposés sur le bureau, sous le regard amusé d'Aaron.

« -Où sont ces fichus dossiers ? je demande pour moi-même en soulevant les chemises cartonnées une par une. »

Aaron en profite directement pour s'acharner sur moi.

« -Je n'ai pas toute ma journée Mademoiselle Allen. Je vous ai dit, je suis un homme occupé... »

« -Arrête Aaron, je le coupe en stoppant mes recherches pour le regarder dans les yeux. Je te connais, je sais quand tu bluffes. »

Et c'est vrai.
J'ai fais exprès de l'appeler par son prénom. Et ça fait bizarre parce que ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait.
Un regard énigmatique sur son visage, il se retourne pour dire à ses employés de l'attendre quelques minutes. Il referme la porte puis revient de sa démarche de mannequin, et prend élégamment place sur un siège en face de moi. Il croise ses jambes et sort un stylo à plume de grande marque de l'intérieur de sa veste. Je lance un coup d'œil discret à son stylo : à mon avis il doit coûter quelque chose comme un an de mon salaire.

Je ne peux m'empêcher d'avoir un petit sourire. Pour une fois, il accepte de m'écouter sans rechigner.

Et ça me fait penser aux débuts de notre relation. Au jeu du « je t'aime moi non plus ». Notre relation est vouée à ça à l'heure actuelle.
Sauf qu'Aaron ne m'aimera jamais.

Alors que je suis encore en train de chercher ces fichus papiers, il approche son siège de mon bureau et se penche vers moi.
Je me fige dans mon mouvement, capturée par la beauté de ses yeux.

L'amertume habituelle de ses prunelles a laissé place à un grand sourire à me couper le souffle. J'en rougis.

« -Attention Mademoiselle Allen, murmure-t-il d'une voix exquise, je pourrais croire que vous prenez du plaisir à passer du temps avec moi. »

Et je ne peux m'empêcher de rigoler, d'un rire franc et honnête.
Je ne ris pas parce qu'il m'impressionne, ni parce que je ne sais pas quoi dire, ni pour me moquer de lui.

Je ris parce qu'il me fait rire sincèrement avec ses mimiques et son caractère changeant.
J'ai presque envie de lui tirer la langue.

Et me voir rire provoque une réaction en lui.

Et l'espace de quelques secondes, le temps s'arrête.
Et je nous revois tous les deux.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Qu'est-ce qui a changé dans son comportement pour que je me sente à cet instant comme la seule femme au monde qu'il puisse aimer ?

C'est dans son regard.
Quelque chose de chaud et d'intense. D'inqualifiable et d'exquis. Qui m'attire vers lui. Quelque chose de plus ... naturel ? En tout cas ça change tout. C'est comme s'il avait retiré sa carapace. Et l'espace de cet instant, je retrouve non pas l'homme dont je suis tombée amoureuse, mais l'homme dont je suis amoureuse.