This Evil Little Love (L'amour est un petit diable #1)

Chapitre 8 : Finir en beauté

Crise de panique. 
                Vous avez déjà eu une crise de panique ? Parce que je pense que j'en ai une. En tout cas, j'en ai tous les symptômes : respiration difficile, mains moites, augmentation du rythme cardiaque, mal de ventre...

                Pourquoi ? Je vous explique la situation.
Il est exactement 19h30, et je viens de rentrer du travail. J'étais tellement angoissée à l'idée de la soirée avec Monsieur Eras que je me suis décidée à me plonger dans le travail.
        Mauvaise idée, parce que je n'ai pas vu le temps passer.
Et maintenant, je me rends compte que je sors avec le copain de ma meilleure amie, qu'il va m'emmener dîner devant témoins dans un restaurant chic, et que je n'ai pas de tenue appropriée !

J'essaye de faire les exercices de respiration des femmes enceintes : inspire, inspire, expiiiire. Inspire, inspire, expiiiire.

Et vous savez quoi ? Ça ne marche absolument pas !
                Bon, il va falloir que je commence par m'habiller. Ça ne me paraît pas trop difficile. Je file en direction de ma penderie, à la recherche d'une tenue appropriée. Bien sûr, cette fois-ci Monsieur Eras n'a pas eu la bonne idée de m'en envoyer une...
        Je trouve miraculeusement une petite robe prune à bustier, cintrée qui fera tout à fait l'affaire avec de jolis escarpins. Une bonne chose de faite. Ensuite ?
        Le maquillage. C'est dans ces moments que je déplore qu'Alice ne soit pas au courant. J'aurais bien besoin d'elle. Alors je fais le seul maquillage que je sais effectuer sans problème, et que j'ai appris lors d'une séance maquillage chez mon esthéticienne. Fond de teint, anti cernes, correcteur, mascara et rouge à lèvres rose du nom de « séductrice ». Pas vraiment ce que je voulais, mais je ferais avec.

                On sonne à l'interphone. Je suis encore plus stressée que tout à l'heure. Mauvais chose pour lui, parce que plus je suis stressée, plus je suis méchante.
J'attrape une pochette, serre la ceinture de mon trench et sors rapidement.

        Monsieur Eras attend devant une magnifique Lamborghini rouge électrique. Je lève les yeux au ciel : on se croirait au mondial de l'automobile.
        Il a les bras croisés sur sa veste de tailleur, adossé contre sa voiture. Fier. Je lève mon regard vers les nuages, toujours en quête d'une aide divine. Ya quelqu'un là-haut ? Parce que cette soirée risque d'être mémorable. Pas forcément dans le bon sens du terme.
        

        Il devrait arrêter de croises ses bras, parce qu'on a l'impression que sa veste est dix fois trop petite pour lui.
Mais même méchante, je ne peux pas m'empêche d'être en admiration. Aaron Eras en costume : c'est quelque chose qu'on doit voir au moins une fois dans sa vie.
        Les premiers boutons de sa chemise sont ouverts, laissant découvrir le début d'un torse doux et musclé. Puis je le regarde dans les yeux et je sais qu'il l'a fait exprès. Quand on voit le début de son torse, on veut forcément en voir plus. Je hausse les épaules.

« -Au moins vous n'êtes pas bourré cette fois-ci. »

Ouch. Ça, c'était un peu facile. Je l'ai dit, le stress me rend mauvaise.
                Il hausse un sourcil, étonné par mon comportement, puis explose de rire. Il est littéralement plié en deux. Tellement que je me demande si finalement je ne vais pas partir toute seule au restaurant. Il s'arrête au bout de quelques minutes et reprends son souffle :

« -Vous êtes absolument resplendissante vous aussi. Mes yeux sont éblouis par tant de ... »

« -Ça va, ça va... Arrêtez votre charabia. »

Sa voix de velours qui m'enveloppe habituellement, n'a plus aucun effet sur moi. Enfin, plus autant.
        Il se remet à rire. A mon avis, il n'a pas l'habitude qu'on lui parle de la sorte. Il m'ouvre la portière passagère de la voiture en faisant une petite révérence que je trouve ridicule, m'invitant à m'assoir. Mais je me retourne spontanément vers lui et le foudroie du regard.