This Evil Little Love (L'amour est un petit diable #1)

Chapitre Bonus : Dans les pensées d'Aaron

POINT DE VUE D'AARON :

Un peu auparavant, dans la soirée de leur séparation...

« -Aaron, qui tu appelles ? s'exclame Jack en ouvrant grand la porte de mon bureau. »

Je pensais l'avoir fermée à clé.
Je lève mollement la tête de mon téléphone, en espérant que mon frère s'en aille de lui-même.
Mais non, il reste là, figé devant moi dans son éternel sweat gris et ses baskets blanches montantes. Ses cheveux blonds gigotent alors qu'il s'avance vers moi pour me retirer le téléphone des mains.

D'un mouvement leste, je me recule et laisse ses mains pendouiller dans l'air.
Il fronce les sourcils, cachant le vert de ses yeux dont j'ai aussi hérité de notre père.

« -Dégage... je me contente de dire, en espérant qu'il comprenne tout seul que ce soir n'est pas la bonne soirée pour m'embêter. »

Non, ce soir, ce n'est définitivement pas la bonne soirée.
J'ai l'impression d'avoir un poids sur le cœur, comme s'il s'était brisé en mille morceaux et que ses fragments me tailladaient de l'intérieur.

La tête baissée vers le sol, je passe une main dans mes cheveux, comme j'ai l'habitude de faire quand je n'ai pas les idées claires. J'ai l'impression que ça m'aide à réfléchir normalement.

J'attrape sur mon bureau le verre en cristal que j'ai remplit d'un bon vieux bourbon. Je ne l'utilise que pour les grandes occasions. Et aujourd'hui en est une, même si elle n'est pas joyeuse...
J'en bois une gorgée cul sec.
Ah...
Le liquide chaud coule le long de mon œsophage.

Si vous voulez tout savoir, je me suis disputé avec la femme que j'aime.
Et ça me rend littéralement malade... Je n'arrive pas à lui dire que je l'aime, mais pourtant j'ai l'impression que c'est clair comme de l'eau de roche ! N'importe qui s'en rendrait compte.
Je tiens plus à elle que n'importe qui dans ma pauvre vie, c'est la seule qui a réussit à me l'illuminer rien que grâce à sa présence.

Et quand elle est là, son humeur radieuse et toujours lumineuse me rend euphorique, plein de joie.
Et quand je l'ai vue pour la première fois, entrant dans cette salle de réunion l'air pas le moins impressionnée du monde, j'ai su que c'était la femme de ma vie.
La bonne. Vous voyez ?

Ça me changeait de toutes ces femmes qui se jetaient littéralement à mes pieds. Qui auraient fait n'importe quoi rien que pour passer une nuit avec moi.

Elle n'était pas pareille. Sincèrement, j'avais l'impression qu'elle se fichait complètement de moi.
Et elle a commencé à parler, ses joues rosissant à chaque fois qu'elle me regardait. Pour autant, elle n'avait pas l'air le moins troublée du monde par moi.

Et lorsque son visage s'est fendu d'un petit sourire et qu'elle a rangé une de ses mèches de cheveux volant derrière son oreille, j'ai craqué.
Et je me suis dit que je ferais tout pour que cette fille-là reste avec moi pour le restant de mes jours.

La ride entre les sourcils de Jack s'épaissit au fil des minutes.
Ses cheveux se balancent alors qu'il remue la tête en signe d'exaspération.

« -Aaron, excuse-moi mais c'est elle qui t'a larguée. »

Ouch.
Ça fait mal.
Je n'aurais jamais pensé que cette simple petite phrase aurait pu me toucher autant.

Je suis Aaron Eras ! Je n'ai pas le cœur brisé, c'est moi qui les brise.

Et pourtant... J'ai un trou invisible dans la poitrine qui prouve le contraire. S'en est presque invivable. Presque insupportable.

Et je n'ai pas pour habitude de montrer mes faiblesses.
Je fais tourner mon verre dans ma main.
Je suis tellement crispé que je crains qu'il n'explose à tout moment entre mes doigts.