C'était aujourd'hui. Livai s'en allait aujourd'hui. Tout nos amis avaient été choqués d'apprendre la nouvelle de son départ, Jean et Erwin les premiers. Hanji semblait ne pas en être affectée, mais je savais que, au fond d'elle, elle était triste de le voir s'en aller. Nous avions entrepris d'accompagner Livai à l'aéroport aujourd'hui. J'avais dormi chez lui et nous avions passé toute la nuit ensemble, regardant des dvd en se gavant de pizzas. C'était exceptionnel car je savais qu'il détestait ça. C'était en quelques sortes une preuve de plus qu'il s'en irait loin, et que notre quotidien en serait grandement changé.
Je fus ironiquement la première à me lever. Il était 6h30, conformément au cadran qui ornait les murs de la chambre de Livai. Son vol était pour 8h mais il dormait comme un bébé. Ses insomnies semblaient s'être miraculeusement volatilisées. J'aimais le voir dormir, sachant qu'il avait toute une ribambelle de problèmes pour. Je me tournai vers lui et l'observai un moment. Je pense qu'il a finalement remarqué mon regard insistant sur son visage car il a frénétiquement battu des cils, enroulé son bras autour de ma hanche pour m'attirer vers lui, les yeux toujours fermés.
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__ « Dis moi qu'on est toujours Mardi. S'il te plaît. - Fit-il sans toutefois ouvrir les yeux. Sa voix matinale était si grave mdrr, j'étais intérieurement en totale crise de fangirlisme.
__ « Désolée de vous décevoir monsieur Ackerman mais on est mercredi et il est exactement 7h. - Répondis-je. nous étions légèrement en retard mais cela n'avait pas l'air de le déranger. Il se leva nonchalamment, s'étirant de tout son long puis m'embrassa le front. Ça allait me manquer, ça.
__ « Quand faut y aller. - Dit-il simplement. Il se dirigea vers la salle de bain et en ressortit quelques minutes plus tard, probablement conscient que nous étions vraiment en retard. Je l'avais précédé. Après ma douche, je pus constater qu'il s'était simplement vêtu d'un tee-shirt légèrement oversized qu'il avait fourré dans un jean coupé droit noir. Ses valises avaient été faites il y a deux jours et nous attendaient dans le préambule de l'appartement.
J'avais des vêtements ici, car j'étais plus souvent là que je ne le pensais. Ainsi, je me vêtis aussi simplement que Livai, jean + tee-shirt ainsi que mon éternelle paire de Dr Martens qui ne semblait pas vouloir perdre de son éclat, malgré l'usure et les nombreux mois dont elle était maintenant âgée.
( T_T)＼(^-^ )
Le trajet vers l'aéroport s'était déroulé en silence. Chacun se rendait compte du quotidien qui serait désormais notre, loin de l'autre. Et puis, tout avait déjà été dit. J'avais confiance en Livai donc tout se passerait bien. À l'aéroport de Tokyo, nous trouvâmes les No signal réunis. Hanji, Jean et Erwin avaient l'air d'être arrivés depuis un petit moment déjà. C'était drôle d'observer la désinvolture totale de Livai sachant que c'était lui qui partait. Il était à présent 8h.
__ « Tu vas nous manquer, demi-portion. - Termina Erwin. __ « Oi, Arrêtez de parler comme si j'allais à la mort ! J'y vais juste pour l'université, je vais pas y faire carrière non plus. - S'indigna le brun. - Et puis, on a toujours le groupe à tenir. On pourra faire des représentations à Osaka. - Il ajouta, se voulant optimiste.
__ « Avoues Livai, on va te manquer ! N'oublies pas de nous rapporter des souvenirs d'Osaka ! - Elle le surplomba de toute sa taille, passant brusquement son bras autour des épaules du brun.
__ « Qu'est ce que je peux rapporter d'Osaka, sérieux ? - Souffla-t-il. __ « Des takoyaki ? - S'enquit Jean. Ils rigolèrent tous. Je restais un peu à l'écart, fixant l'écran des departures. C'était bientôt l'heure pour Livai. Je ne les entendais plus rire alors je me tournai vers eux pour constater avec horreur qu'ils me fixaient depuis plus d'un moment maintenant.
Je levai les yeux au ciel. __ « Quoi ? __ « Non, rien. - Fit Hanji.- On se demandait juste pourquoi tu étais à l'écar- elle n'eut pas fini sa phrase qu'on entendit :
« les passages du vol 2955 sont priés de se rendre à la passerelle s'il vous plaît. Je répète- Les passagers du vol 2955 sont priés de se rendre à la passerelle s'il vous plaît ! »
mes yeux croisèrent immédiatement ceux de Livai. C'était l'heure. Il s'en allait pour une année universitaire entière, loin de nous, loin de moi. Je soufflai. Il se dirigea vers moi. J'entrepris de lui souhaiter bon voyage, mais aucun son ne semblait vouloir sortir, traverser la barrière de mes lèvres pourtant entrouvertes. Il soupira, puis s'approcha de moi avant de m'attirer à lui et de joindre ses lèvres aux miennes. Il mit fin au baiser et colla son front au mien, me laissant me perdre dans ses iris acier. Nous restions ainsi un petit moment.
__ « Reviens vite. - Dis-je, aux bords des larmes, ces dernières menaçant de couler le long de mes joues si jamais je daignais cligner des yeux.
__ « Et toi, attends moi. - Reprit-il. - T'as pas intérêt à aller voir ailleurs, je le saurai immédiatement, je le sentirai. __ « Aucun intérêt à aller voir ailleurs, quand je t'ai toi, beau gosse des dunes. - Fis-je dans un clin d'œil. Il rigola légèrement avant de me faire une pichenette sur le front et de finalement s'en aller pour de bon, après avoir maintes fois regarder en arrière, comme pour s'assurer que j'étais toujours là.
Il disparut finalement derrière les portes de la passerelle. Hanji entourait mes épaules de ses bras, dans une étreinte rassurante alors que, faisant abstraction de ma volonté, mes larmes dévalaient la surface de mes joues. Ça y est, Livai était parti.
