Les flammes du destin T1 - La Découverte

4. Provocation

Lorsque la sonnerie se fait entendre, je me précipite vers la sortie en bousculant malgré moi quelques élèves.

Perdue. Voilà comment je me sens.
Tout le monde n'a pas arrêté de me suivre du regard durant ce cours et je n'avais qu'une seule envie : partir. Partir très loin d'ici.

Je me dirige vers les toilettes avec une respiration haletante et je me jette sur un évier pour boire.

Mon père, ma mère, les journalistes et maintenant mes camarades de classe. Jusqu'où cette histoire va-t-elle aller ? Et question essentielle, vais-je pouvoir le supporter ? Bordel de merde rien ne va, c'est affreux !

Je prends de l'eau en coupelle dans mes mains et me rafraichis le visage. Je tente de calmer les battements de mon cœur en respirant lentement puis je lève ma tête face au miroir. Le miroir est fissuré et mon reflet me fait peine à voir. Je suis blanche comme un cachet et mon regard montre à quel point je suis en détresse. Tu parles d'un canon, je fais peur à voir.

-Tu as vu un fantôme ? demande une voix féminine.

Je me tourne vers cette voix en comprenant qu'elle s'adressait à moi. Je me retrouve face à une fille aux longs cheveux blonds bouclés et aux yeux verts. Elle s'approche de moi pour se regarder dans le miroir d'un air contemplateur puis elle se tourne vers moi avec amusement.

-Range tes yeux de biche perdue ma belle. Ici ce n'est pas un endroit pour les causes perdues.

J'ouvre ma bouche pour lui répondre mais je ne trouve pas les mots.

À quoi bon ? Franchement, ce n'est pas le moment de s'attirer d'autres ennuies.

J'essuie mes mains mouillées puis je sors des toilettes sans dire un mot. À peine ai-je franchi le couloir qu'une main s'agrippe contre moi et me pousse contre les casiers. J'en ai le souffle coupé pendant un instant.

-Tu sais faut toujours regarder derrière soi, sinon tu vas finir comme eux .

Mince, maintenant que j'y pense, me dis-je en la dévisageant, ce n'est pas elle la blonde à la veste rouge qui m'a fait tomber devant le prof ?

-Lâche-moi ! C'est quoi ton problème ? dis-je énervée.

Elle me sourit en jetant des regards autour d'elle. Ce n'est pas la seule d'ailleurs. Beaucoup de personnes regardent cette scène avec un grand amusement et quelques-uns filment avec leurs portables. Putain mais c'est quoi leurs problèmes à tous ?

-Tu sors les griffes, hein ? Tu m'étonnes que tes parents sont morts. Tu ne sais même pas te défendre.

-Pardon ?! dis-je en serrant mon poing aussi fort que je le peux dans ma paume.

-Pauvre fille, tu veux pleurer dans les jupes de ta mère ? Ah mince pardon, elle est morte, dit-elle en rigolant.

-Ferme là !

Je l'attire vers moi puis la gifle en y mettant toute ma colère. De nombreuses personnes réagissent sous le choc tandis Pauline plaque sa main contre sa joue avec un visage déformée par la colère.

-Espèce de garce !

Elle m'agrippe au col de mes vêtements, prête à me rendre mon coup, mais une voix s'élève.

- Ça suffit ! dit une voix masculine.

Nous nous tournons toutes les deux vers sa direction et nous faisons face au professeur de photographie. Il plante ses yeux marrons sur nous et je me sens alors terriblement mal. Pourquoi j'ai une impression de...

-Je peux savoir ce qu'il se passe entre vous deux ? dit-il en se rapprochant de nous deux.

Je regarde autour de nous en n'entendant plus l'agitation autour de nous et je remarque vite que nous sommes seuls. Tous les autres élèves s'étaient volatilisés après l'arrivée du prof. Pauline me lâche donc en faisait le même constat et regarde le professeur.