9. La vérité

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Je me retrouve alors dans un hall d'entrée qui me laisse apercevoir au loin un salon et une cuisine. Je pose comme je peux mes chaussures au sol en gémissant de douleur puis le prof avance vers le salon. Je le suis doucement sans dire un mot. Je découvre une cuisine ouverte grise et blanche sur ma gauche. À ma droite, il y a un espace salle à manger avec une imposante table en bois. À côté de celle-ci se trouve un grand salon avec un immense canapé d'angle gris, une table basse transparente et une belle télévision. Soudain le prof s'arrête d'un coup devant moi à la vue de quelque chose. Je tente de me rapprocher pour voir de quoi il s'agit mais il m'incite du regard à ne rien faire. Je ne comprends pas pourquoi puis j'entends une voix de femme en train de pleurer dans le salon. Je réussis alors à la voir assise sur le canapé de dos.

-Dis-moi que ce n'est pas vrai ? murmure-t-elle.

J'interroge le prof du regard mais il se met devant moi comme pour me cacher. Il se mord la lèvre et je remarque alors toute la détresse qui reflète dans ses yeux.

Je n'ai jamais vu quelqu'un comme ça. Il a l'air de se sentir tellement coupable...

La femme en question se retourne alors vers nous pour nous regarder à travers ses larmes et elle s'approche du prof en le saisissant par les épaules.

-Dis-moi que ce n'est pas vrai ! crie-t-elle.

Je recule par réflexe et je m'immobilise d'un coup en reconnaissant cette femme. Je fouille ma poche gauche et touche du bout des doigts le papier où se situe son numéro. Maria...

-C'est la vérité Maria, je suis désolé, dit-il avec difficulté.

Elle l'observe d'un air dévasté pendant que ses larmes ne cessent de couler sur ses joues. Un homme sort de la cuisine et vient prendre Maria dans ses bras pour la consoler. Will...

-Je pense que tu nous dois des explications, lui reproche-t-il.

-C'est ce que je compte faire. À tout le monde, dit-il en me lançant un regard.

Il s'écarte de moi pour me dévoiler enfin à la vue de ce couple désemparé. Je les fixe sans pouvoir leurs dire un seul mot tellement la situation me dépasse puis je ressens à nouveau une immense douleur à la tête. Je pose ma main sur ma tête d'un coup et m'installe, épuisée, sur le canapé en espérant que ça cesse.

-Qui lui a fait ça ?! dit-elle choquée.

Le prof soupire et part dans la cuisine un instant avant de revenir avec les mains chargées. Un bol d'eau, un chiffon et une boite rouge métallisé.

-Chloé l'a attaquée, répond-il simplement.

Chloé ? C'est le nom de la femme qui a voulu me tuer ?

Il se pose à mes côtés en paraissant soucieux de mon état puis il pose un bout de tissu mouillé sur ma tête ce qui me fait du bien.

-Merde ! dit Will en lâchant sa femme et en s'installant sur le canapé.

Maria maintenant calme fait de même. Tous deux me font face tandis que le prof se trouve à côté de moi et s'occupe de mes blessures. Je me laisse faire tellement la douleur est insoutenable.

Franchement, je ne comprends plus rien et ma tête ne m'aide pas du tout ! J'ai mal !

-Tu es sûre que c'est le moment de lui expliquer ? demande soudainement Maria.

Je dévisage le prof qui cesse son geste à l'entente de cette question et il fixe le sol d'un air pensif.

-Si on ne lui dit pas, quelqu'un d'autre le fera à ma place.

Les flammes du destin T1 - La DécouverteOnde histórias criam vida. Descubra agora