chapitre 12

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Retranscription d'une conversation entre le ministre Lonán et le roi Titus, E.D.D. 10413

« — Des sorciers ont attaqué le VIIIe cercle. Tatianna demande quels sont ses ordres.

Titus garde les yeux sur sa potion en train de bouillir. Il tourne une page de son grimoire d'un geste indolent.

— Des démonæs?

— Non. Des mortels.

— Ce ne sont que des voyous, alors. Pourquoi gaspiller mon temps avec cette nouvelle?

— Ils ont maîtrisé les éléments et détruit soixante-douze pour cent des biens communs.

Titus se fige et lève enfin les yeux.

— Ils ont utilisé un rituel de convergence élémentaire...?

— Alors?

— Dis à Tatianna de ne surtout rien faire. »

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Je me réveille avec une terrifiante sensation descendant dans mes entrailles

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Je me réveille avec une terrifiante sensation descendant dans mes entrailles. Comme si une main invisible m'effleurait, me caressait. Le feu dévore mes intestins, et je presse mes cuisses l'une contre l'autre, alors qu'un sentiment de rage me consume intérieurement, me rappelant la fois où j'ai autorisé Ormund et Caleb à tenir Netherbane. Sauf que cette fois, le toucher est plus délicat, presque... intime. Le bandeau bleu autour de mon doigt me brûle et se compresse. Je me redresse d'un coup dans mon lit.

Ce salaud est en train de toucher Netherbane !

La rage pompe mon sang dans mes veines alors que je serre et desserre les poings si fort que mes ongles transpercent mes paumes. Ma respiration entrecoupée, hachée, soulève ma poitrine à un rythme alarmant. Je me dresse sur mes pieds et fais les cent pas, tirant sur mes mèches de cheveux, sans prendre la peine de considérer ma tenue de nuit froissée ni la position avancée du soleil dans le ciel. La sensation d'attouchement intime se poursuit et je suis partagée entre l'envie de tuer quelqu'un, ou bien de me remettre au lit pour me masturber au point que l'orgasme et l'insensibilité de mes parties génitales soient inévitables.

Je jure que le bandeau autour de mon doigt brille. Je plisse les paupières et l'examine de plus près. Le lien élastique, ténu mais tendu nous lie l'un et l'autre, et mentalement, instinctivement, je commence à le remonter. Je clos mes paupières, et je longe dans le noir ce fil qui me relie à lui. Et quand je rouvre les yeux, je me trouve devant Eleazar.

Il est assis sur le lit que j'occupais dans l'avant-poste frontalier, manipulant délicatement Netherbane sur ses genoux.

Je n'apparais pas complètement, mes contours sont fondus dans l'espace, et je ne perçois aucune odeur ou sensation venant de la pièce où se trouve mon mari. Un grondement sourd quitte ma poitrine. Les yeux d'Eleazar sautent aussitôt aux miens, écarquillés de surprise.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæWhere stories live. Discover now