chapitre 26

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Tatianna, Lettre à Atticus, E.D.D. 10421

« Occupe-toi de tes chaussettes. P.-S. Des chercheurs divins ont mis au point un traitement pour repousser les effets de la malédiction et j'ai joint la recette à ma lettre. Essaie de voir si cela fait une différence sur les démonæs. »

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Eleazar et moi avons finalement passé la journée à l'hospice avant de rentrer

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Eleazar et moi avons finalement passé la journée à l'hospice avant de rentrer. Ce soir-là, nos corps s'emmêlent comme s'ils cherchent à se rappeler que nous sommes bel et bien vivants. J'ignore lequel de nous deux en a le plus besoin.

Quand je rejoins la salle à manger pour le petit déjeuner le lendemain, seul Lonán est attablé, en train de boire des litres de café. Je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire face à cette vision familière.

— Je ne te demande pas si tu as bien dormi, dit-il lorsque je m'assieds à côté de lui.

Je hausse les épaules. La table est couverte de victuailles. Mon estomac gargouille et je n'attends pas de servant pour garnir mon assiette.

Un frisson se lève sur mon échine lorsqu'Eleazar entre, lavé et habillé, ses cheveux bouclés et humides rebiquant contre sa nuque. Il est accompagné de sa mère et tous deux semblent plongés dans une passionnante discussion, car ils ne remarquent pas du tout notre présence. Ou du moins, ils restent indifférents. Si Eleazar perçoit le moindre de mes faits et gestes avec autant d'acuité que moi, il sait que je suis dans la pièce. Qu'il ne peut pas m'ignorer.

— Tu es encore en train de le regarder, soupire Lonán, avant de mordre dans son toast.

Je tourne la tête si vite vers lui que ma nuque craque. Inutile de lui demander de qui il parle.

— C'est faux. Mon regard balayait la pièce et il était simplement là, nié-je avant de prendre une gorgée de mon thé.

— Alors pourquoi tu fais cette tête ?

— Quelle tête ?

— Tu fais une certaine tête quand tu le regardes, m'informe-t-il. Tu le regardes comme si on venait de t'annoncer qu'une exécution est prévue cet après-midi.

— Et alors ?

Lonán baisse les yeux.

— Tu adores les exécutions.

— Tu te fais des idées. C'est le lien.

Malgré moi, la bande bleue autour de mon annulaire me nargue. Lonán se penche vers moi.

— Tu oublies, Tianna, que moi aussi j'ai été lié. Je sais exactement ce que le lien force ou non. L'attraction dans ton regard ? C'est le lien. Mais l'émotion ? C'est cent pour cent toi. Je te l'ai dit avant, gronde-t-il avec sévérité. Garde ton cœur.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæWhere stories live. Discover now