chapitre 24

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Grynthia, fille d'Helixia, Le Dragon Déchaîné, E.D.D. 10421

« Cette journaliste tient de source sûre que notre reine s'est mariée à l'héritier des Terres Déchues. Pourtant, nos armées sont encore sur le front. Nous aurait-on menti au sujet de la fin proche de la guerre contre les divins ? »

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La pièce est magnifique, décorée dans des tons bleu pâle et crème

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La pièce est magnifique, décorée dans des tons bleu pâle et crème. Eleazar se tient face à une grande blonde élégante. Un homme immense les surveille depuis un fauteuil, les paupières mi-closes comme s'il luttait contre le sommeil. Un nuage de cheveux frisés coupés court couronne son front. Je sais immédiatement à qui j'ai affaire. Ils se tournent tous vers moi, et Eleazar me toise en serrant les dents.

— Malicia ?!

L'expression de la reine – la mère d'Eleazar – me prend de court. Sa main couvre sa bouche ouverte, et ses yeux sont écarquillés comme si elle venait de voir un fantôme. Je me fige.

Car le fantôme qu'elle dévisage, c'est moi.

— Non... impossible... je... je confonds.

— Tu ne pouvais pas attendre deux minutes ? s'agace Eleazar.

Je me souviens soudain de la raison de mon interruption et fais un pas en avant. J'ai envie de craquer sa nuque en deux.

— Je n'en avais pas fini avec toi.

— Excuse-moi de ne pas avoir voulu rester en ta compagnie alors que tu avais tant de choses agréables à dire à mon égard, tacle-t-il en retour.

— Ton ego ne peut pas supporter deux critiques sans que tu aies besoin d'aller pleurer dans les jupons de ta mère ?!

Il me lance une œillade qui porte sa promesse de vengeance. Comme s'il voulait me le faire payer plus tard. Je souris avec satisfaction, et à ma grande surprise, il renvoie mon rictus.

— Pas quand c'est toi qui le froisses, Tianna.

Ses parents ignorent sans doute qu'il m'appelle par mon surnom, c'est la seule raison qui explique pourquoi il n'a pas peur que mon identité soit révélée s'il l'emploie, puisque tout le monde sait qui est Tatianna du ier cercle.

Un frisson désagréable me parcourt des pieds à la tête. Quelqu'un claque sa langue contre son palais, nous sortant de notre dispute.

— Eleazar, est-ce que tu comptes nous présenter un jour ou bien es-tu trop pris par ta joute verbale pour te souvenir de notre présence ? interroge sa mère, son expression choquée remplacée par celle d'un masque de curiosité.

Eleazar se tend. Je perçois aussitôt son malaise à travers le lien.

— Désolé. Maman, voici Tianna...

Je me racle bruyamment la gorge.

— ... ma femme.

Les iris verts de la reine – le même vert que ceux d'Eleazar, noté-je – se transforment en deux fentes sombres.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæWhere stories live. Discover now