chapitre 33

237 35 45
                                    

Les deux Rois, Code Militaire Divino-Démonæ, E.D.D. 108

« La guerre s'effectuera sur la frontière, durant le jour, en combats singuliers. Les mouvements de troupes seront réservés au mois d'Anthra. »

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

Les oreilles aiguisées d'Atticus s'agitent, signe qu'il perçoit les battements de cœur erratiques dans ma poitrine

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Les oreilles aiguisées d'Atticus s'agitent, signe qu'il perçoit les battements de cœur erratiques dans ma poitrine.

Il lève son visage furieux vers nous et ses pupilles rouges s'écarquillent en me reconnaissant.

... Ses pupilles rouges ?!

Ce n'est pas Atticus.

Ses yeux sont écarlates, son nez rond, et ses cheveux coupés courts. Je ne sais pas comment j'ai fait pour le confondre avec mon frère.

Je relâche un long souffle, mais en voyant le prisonnier ouvrir la bouche en s'inclinant, je le coupe immédiatement.

— Ta gueule, ordonné-je en démonæ.

Il cligne des yeux, et Eleazar se tourne vers moi, surpris. Je hausse les épaules, feignant la nonchalance. C'est lui qui m'a dit que je ne devais pas être reconnue à Avilisa, et mon petit doigt me dit qu'un démonæ qui s'incline devant moi et me salue avec mon titre de reine devant la foule amassée sur les bancs du tribunal grillerait ma couverture.

— Ce n'est pas à lui de s'exprimer en premier, expliqué-je.

Eleazar accepte mon explication bancale avec un froncement de sourcil, et passe à la suite.

— Boris, fils de... fils de qui ?

Boris crache par terre. Je me mords l'intérieur des joues pour me retenir d'éclater de rire. Même si je suis curieuse de voir quel genre de démonæ du ixe cercle a pu se retrouver dans cette position, dans la capitale reculée des divins, à faire face à un procès mené par le dirigeant du pays lui-même, je ne peux pas nier que là, je suis particulièrement fière d'être de la même race.

Eleazar poursuit sans sourciller.

— Fils de personne, donc. Vous êtes accusé d'avoir assassiné de sang-froid en dehors du champ de bataille différents dignitaires de l'armée des divins, ce qui va à l'encontre du code militaire divino-démonæ. Les victimes ci-nommées : Nasvell, fils de Jaing et lieutenant d'infanterie ; Bardwil, fils de Sephne et colonel de cavalerie ; Colum, bâtard et colonel de cavalerie ; et enfin Arka, fils de Dino et colonel de cavalerie ; ont été retrouvées égorgées dans leur sommeil. Les témoins de l'accusation vous ont vu quitter les domiciles de ces différents dignitaires. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?

Boris ne répond pas. Il fixe l'anneau cobalt autour de mon annulaire, sa mâchoire contractée. Je maintiens son regard. J'hésite entre lui serrer la main, ou bien lui trancher la gorge. Le code militaire divino-démonæ est la raison qui a permis de garder notre peuple en vie si longtemps. Et quand nous faisons la guerre contre les divins, c'est la seule règle que tout le monde respecte. Sans lui, nos deux races se seraient entre-tuées jusqu'au dernier il y a des siècles. Tout le monde sait ça.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæWhere stories live. Discover now