chapitre 28

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Tatianna, Extrait d'une lettre à Atticus, E.D.D. 10421

« La cour des divins n'est pas exactement comme je l'imaginais. J'ignore toujours comment briser la malédiction mais certaines choses sont louches. Le roi m'a demandé de ne pas chercher à comprendre comment la briser alors qu'il est lui-même touché par la maladie. Je te rassure, je ne compte pas l'écouter... mais je n'aime pas ça. Et non, je ne vais pas divorcer. Pas avant de découvrir ce qu'il se trame ici.

P.-S. : Eleazar a confié le chaton à sa sœur. Elle l'a appelé Griffulus. »

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Je profite du fait que la famille royale soit occupée à dîner ensemble pour aller reprendre les recherches que j'avais l'intention d'entamer quand je suis arrivée au palais

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Je profite du fait que la famille royale soit occupée à dîner ensemble pour aller reprendre les recherches que j'avais l'intention d'entamer quand je suis arrivée au palais. Caleb pense que je suis avec eux, alors je peux enfin fouiller à ma guise.

Je visite la bibliothèque en premier, misant sur le lendemain d'une fête nationale et l'heure tardive pour la trouver dépeuplée.

La bibliothèque du palais est incroyable. De grandes fenêtres sans rideaux laissent la lumière du soir pénétrer dans les lieux. Les étagères pleines de livres montent jusqu'au plafond, et des échelles permettent d'accéder aux tomes en hauteur. Une mezzanine, accessible par un escalier métallique en colimaçon, court également sur toute la périphérie de la pièce, fenêtres incluses.

À ma grande satisfaction, les lieux sont effectivement vides, et le bruit de mes pas est absorbé par les tapis épais qui couvrent le parquet lustré. Si quelqu'un craquait une allumette ici, il faudrait moins de dix minutes pour que le lieu parte en fumée.

En dépit de mes recherches, je ne trouve aucun système d'archivage qui me permette de sortir mon épingle du jeu. Les tables sont nues, et les livres sur les étagères semblent être mis là par pure coïncidence, sans suivre de catalogage précis. Pas d'ordre alphabétique, pas de thème ni de genre particulier, je comprends en voyant Pour les yeux d'un amoureux à côté de Mille et un champignons.

À vrai dire, je ne repère aucun ouvrage sur la magie ou sur les sortilèges, les démonæs ou les malédictions. Pendant un instant, je regrette de ne pas avoir patienté afin que Lonán soit avec moi. J'aurais dû attendre qu'il revienne du centre-ville, où je l'ai envoyé me chercher des herbes contraceptives. Il aurait vu si un truc m'échappait. Au moment où je me fais cette réflexion, je repère une colonne d'étagères en retrait. Mon cœur bondit dans ma poitrine. Au sol, les tapis s'effilochent à cet endroit. Ma main passe le long du bois, quand je bute sur un renfoncement. Un courant d'air à peine perceptible glisse sur ma peau. Je fronce les sourcils, et mue par l'instinct, pousse l'étagère.

Une porte apparaît.

Mes lèvres s'étirent narquoisement. Ai-je besoin de Lonán, finalement ? Je tire précautionneusement Netherbane de son fourreau, au cas où une mauvaise surprise m'attendrait de l'autre côté. L'arme ronronne contre ma paume, alors que je pousse la porte. La pièce a l'air vide, alors j'entre dans un mouvement souple et silencieux, et referme derrière moi.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæWhere stories live. Discover now