chapitre 31

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Titus, Réflexions, Tome VIII, E.D.D. 10414

« J'ai forcé Tatianna à tuer Moira, la seule figure maternelle qu'elle a depuis la disparition de sa mère. La seule personne qu'elle aimait comme elle a pu nous aimer. Je lui ai dit que si elle passait cette épreuve, alors je la nommais héritière. Bien sûr, c'est mon héritière depuis sa naissance, mais elle n'avait pas besoin de savoir ça. Elle avait besoin de se préparer au pire pour la guerre à venir. De se préparer à tuer ceux qu'elle aime.

Je refuse de lui avoir transmis mes faiblesses. »

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Dès que Lonán est assis à côté de moi sur le banc de la serre botanique, il n'y va pas par quatre chemins

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Dès que Lonán est assis à côté de moi sur le banc de la serre botanique, il n'y va pas par quatre chemins.

J'aime bien me trouver ici, et c'est devenu l'endroit que je privilégie pour échanger en secret avec Lonán dès que l'occasion se présente. Les flocons se déposent avec douceur sur le dôme de verre, mais l'atmosphère saturée par l'odeur chaude de la terre me donne l'impression d'être dans un cocon.

Avant, je n'avais jamais vu ou senti la neige, et je n'en suis fan que lorsque je m'en tiens à bonne distance. Les cascades brûlantes de Dénæ me manquent, mais il y a quelque chose d'étrangement paisible à voir les points blancs virevolter dans les jardins. Quand le soleil se lève, c'est toute la ville qui resplendit, les toits d'ardoises couverts par leur manteau blanc.

— Tu dois retourner dans le bureau secret d'Eleazar et lire ces foutus documents.

Ça fait plus d'un mois que j'ai découvert le passage secret dans la bibliothèque, mais l'opportunité de retourner le fouiller ne fait que nous échapper. Je hoche la tête d'un air entendu, seulement...

— C'est risqué.

— Cette nuit ? propose-t-il.

— Je ne peux pas. Eleazar me sentira quitter le lit.

Cet imbécile a le sommeil léger, même quand je lui fais boire ses propres somnifères. À croire qu'il a développé une tolérance contre au fur et à mesure des ans.

— Nous pouvons tenter d'y aller maintenant.

— Et s'il s'y trouve ? Si quelqu'un nous voit ?

Lonán passe une main dans ses cheveux et se gratte la barbe pensivement.

— Tu le sauras. Tu peux utiliser le lien pour savoir où il est.

Je me fige. J'avais oublié ce détail. La façon dont le lien s'étire entre nous tous les jours est devenue tellement naturelle que c'est passé au second plan.

— Il saura aussi où je me trouve.

— Uniquement s'il te cherche à ce moment-là. Je pourrais le distraire.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant