chapitre 16

454 46 77
                                    




Grynthia, fille d'Helixia, Le Dragon Déchaîné, Tatianna, nouveau règne, E.D.D. 10421

« Le couronnement de Sa Nouvelle Majesté Tatianna aura lieu le razère 2 perl, dans la salle de bal du palais des Ébénos. Cette autrice n'a malheureusement pas reçu de carton d'invitation, mais n'ayez crainte, chers lecteurs! Une édition spéciale est en préparation et vous ne manquerez rien de cet événement historique. »

▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬

La moitié de la noblesse a été invitée pour célébrer ma prise de pouvoir

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

La moitié de la noblesse a été invitée pour célébrer ma prise de pouvoir.

Je roule des épaules, espérant faire redescendre la pression qui pèse sur moi face à un public aussi monumentalement capricieux. Suis-je prête à encaisser tout ça ? À performer pour mes sujets ?

Toute cette novaime, le lien élastique qui me tire vers Eleazar s'est amenuisé. J'ignore si c'est un bon présage ou non, mais le lien guide mes émotions et je m'inquiète pour lui. Après lui avoir interdit de venir me voir de façon impromptue, je n'ai pas osé lui rendre visite. Ça aurait été hypocrite de ma part. Ce n'est pas normalement le genre de morale qui m'arrête mais depuis que nous sommes mariés, le monde est sens dessus dessous.

Parfois, un trouble inconnu surgit et s'empare de moi. Je sais que ça vient de lui. C'est extrêmement déplaisant.

Je lisse les plis invisibles de mon vêtement, un cadeau que Lonán m'a livré la veille dans une boîte en velours d'un vert profond. Je suis renversante. Ma tenue exsude le pouvoir, la force, la royauté. Rien ni personne ne peut m'atteindre. Une fente sur le côté expose ma jambe jusqu'à ma hanche, et le décolleté finit presque jusqu'à mon nombril, là où ma taille est marquée. Des manches flottantes aux épaulettes décorées de diamants tombent jusqu'au sol depuis mes épaules. Le tissu est d'un noir si sombre qu'il me rappelle les écailles de Faolán.

Avec un soupir, je chasse une poussière imaginaire et m'empare de la couronne qui porte le poids de mes prédécesseurs, et... j'hésite.

Depuis que j'ai appris qui avait eu le cœur de Lonán, j'ai l'impression d'avoir repoussé toutes les limites de son intimité. Ce secret, je l'ai appris quand on m'a donné les clefs de cette fenêtre directe sur son passé, sans savoir que je n'étais pas censée l'ouvrir.

Lonán ne m'a toujours pas demandé comment j'avais deviné qui avait été sa femme. Peut-être pense-t-il que j'en sais plus que ce que je laisse transparaître. Peut-être qu'il ne veut tout simplement pas en parler. Je n'ai pas osé le pousser à ce sujet. Pas après avoir vu l'expression de souffrance sur son visage quand j'ai mentionné Tori.

Avec un soupir résigné, je pose la couronne sur mon crâne. Mes servants me coiffent et sécurisent l'artefact sur mon front à l'aide de pinces et de barrettes. Mes cheveux sont noués dans un épais chignon lisse sur ma nuque, mettant en valeur la couronne. Seules quelques mèches ondulées sont autorisées à s'échapper de ma coiffure, et encadrent mon visage. Comme lors de mon mariage, mes cils sont ourlés de charbon, et mon regard fauve donne l'impression de brûler. Mes pommettes sont rosées, et ma bouche pulpeuse a été savamment colorée avec une nuance de rouge tirant sur l'ocre.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæWhere stories live. Discover now