Chapitre ④

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Bonsoir les amis ! ^-^

On en arrive enfin au début de mes chapitres préférés... :p


Bonne lecture ! ~ ♥


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Les gens me regardent.

Je me demande ce qu'ils regardent vraiment.

Moi ? L'eau des toilettes qui me recouvre ? Ou tentent-ils de visualiser l'odeur immonde qui émane de mes vêtements ?

Les trois à la fois, peut-être.

Je descends du bus, les yeux toujours écarquillés, comme s'ils ne pouvaient plus cesser de l'être à compter de ce jour. Je crois que je marche comme un robot ; je m'en rends compte quand je passe devant une vitrine qui reflète mes cheveux mouillés et mes vêtements imbibés d'eau, eux aussi. La lourdeur de mon uniforme, sous ma doudoune elle-même trempée, me donne une démarche étrange.

J'entre dans mon bâtiment, monte les escaliers, et atteins mon appartement. Ce n'est pas un soulagement quand je m'y enferme. J'ai toujours l'impression que des centaines d'yeux sont braqués sur moi. Je ferme à clé et me déchausse.

Je goutte sur mon parquet. Mon studio s'embaume de l'odeur nauséabonde de l'eau de toilettes, mais je ne m'en soucie pas vraiment, je suis encore drôlement calme.

Je n'arrive pas à me mettre en colère ou à pleurer. Je ne sais pas pourquoi.

J'entre dans la douche et allume l'eau chaude.

J'attends quelques instants.

Je n'ai même pas fermé le rideau de douche, alors je peux me voir dans le miroir. Je constate que j'ai toujours mes vêtements, mes chaussettes, et même mon manteau.

Machinalement, je les ôte un à un.

Je me demande comment j'ai pu oublier d'enlever mes vêtements. Un sourire me prend, incontrôlable, tandis que je retire tout ce que je porte. Je les laisse joncher sur le sol, sous mes pieds, et me lave comme s'ils n'étaient pas là.

Je sors et me sèche, et avec le peu de conscience et de lucidité restantes, je fourre ces torchons dans la machine à laver, en mélangeant tout à la fois. Avant de la lancer, je retourne dans l'entrée, nu comme un vers, et prends mes chaussures. Je les mets aussi dans la machine. Tant qu'à faire. Ça se lavera comme des vêtements, n'est-ce pas ?

Je lance le programme sans trop regarder, et reviens dans le salon.

Pourquoi ai-je toujours l'impression d'être sale et trempé ?

Je mange un gâteau d'une boîte de biscuits périmée depuis une semaine, et m'allonge lentement sur le canapé.

Je réalise à cet instant seulement que je n'ai pas allumé les lumières à part celle de la salle de bain, maintenant éteinte. Un bruit de vibration me fait me lever. Je cherche mon sac à l'aveugle et ne grimace pas quand je réalise qu'il est trempé lui aussi ; il pleut, dehors ?

Je sors mon cellulaire et lis le nom.

Un sourire me gagne de nouveau. Je décroche.

— Maman.

Taehyung, mon ange, tu n'as pas oublié notre appel ?

Sa voix ôte mon sourire.

— Non, bien sûr que non.

Océan [Taekook] SOUS CONTRAT D'ÉDITIONWhere stories live. Discover now