Chapitre 2: Comment s'incruster auprès du SHIELD

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L'avantage d'être inscrite dans un lycée aussi coté et aussi cher, c'était la qualité du voyage scolaire. Les élèves n'avaient certainement pas à se plaindre de leur logement ni de la qualité du service ou des repas. Ophélia savoura d'autant plus ce confort qu'elle avait l'impression d'être passée sous un camion. Le bain brûlant, bien qu'agréable et plein de mousse, n'avait pas suffit à détendre son corps douloureux et elle s'était installée sur son lit moelleux avec un grommellement de satisfaction, enveloppée dans un peignoir doux comme un nuage. Le lit jumeau, destiné à Eden, accueillait la partie de carte sauvage entre elle et Henry.

-Tu as vraiment une tête affreuse, constata Eden en lui accordant un regard rapide. Tu préfères qu'on aille jouer dans la chambre d'Henry pour te laisser te reposer ?

La proposition, bien que touchante, froissa légèrement Ophélia. Elle n'aimait pas plus se sentir à l'écart que quiconque.

-Non, pas de soucis.

Henry, lui, semblait songeur.

-Je suppose que c'est mort pour la soirée...

Les deux filles le regardèrent suspicieusement.

-La soirée ?

-Oui, les dernières années m'ont dit qu'il y avait une soirée organisée et qu'ils partiraient dans les rues de la ville dès que les surveillants auraient fini leur tour.

-Ils t'ont invités ? s'exclama Eden avec une pointe de jalousie. Et pas nous ? D'habitude, Ophélia et moi sommes toujours invitées !

-Je crois que l'incident d'aujourd'hui ne les a pas trop incité à vous le proposer. Ils devaient se douter que vous refuseriez.

La moue peu convaincue de l'adolescente qui lui faisait face répondit à sa justification vaseuse.

-Ils n'ont pas tort, glissa Ophélia. Je suis clairement sur les rotules. Après, si vous voulez y aller, ne vous retenez pas pour moi. Eden adore sortir la nuit.

-J'ai répondu non, répondit Henry. Ma sœur doit m'appeler ce soir.

-Si tard ?

-Le décalage horaire. Elle oublie parfois un peu beaucoup que nous ne sommes pas sur le même fuseau. Surtout si elle est plongée dans le travail.

-Ah oui ! Elle travaille avec Jane Foster et Erik Selvig, c'est ça ? Le type qu'Ophélia a rencontré l'an dernier pendant la bataille de New York ?

-Je l'ai vaguement croisé, mais oui, c'est ça. L'ami de Thor.

La discussion repartit sur le combat qui avait opposé les Avengers aux Chitauris l'an dernier. Eden, bien qu'à des milliers de kilomètres, avait entendu la version d'Ophélia et de son père tant de fois qu'elle connaissait la bataille comme si elle avait été présente également. Elle balançait théories sur théories sur l'attaque et Loki et avait trouvé en Henry un compagnon parfait et une oreille attentive. Ophélia leur laissait le plaisir de la discussion, intervenant brièvement chaque fois que quelque chose l'interloquait dans la déclaration de ses amis. La plupart du temps c'était pour calmer les ardeurs d'Eden. Elle parla de moins en moins, emportée par son épuisement. La fatigue la rattrapait. Elle sentit ses yeux se clôre lentement et elle glissa tout naturellement dans un demi-sommeil.

Dans cet état étrange, où elle dormait assez pour ne pas percevoir le monde autour d'elle mais où elle était consciente de son demi-sommeil, elle sentit une présence rassurante. Une main effleura ses boucles humides dans une tendre caresse maternelle. Elle la reconnut sans peine: Niamh veillait une fois de plus sur la descendante de Lug. Ophélia ne percevait plus que rarement sa présence désormais. La quantité de magie impressionnante qu'elle avait absorbée l'été précédent avait fini par se dissiper et si le processus était loin d'être achevé, sa puissance avait diminué de manière importante depuis. Percevoir Niamh en dehors de ses rêves était par conséquent impossible, excepté en de rares moments comme celui-ci.

Realta 2 - La VoyageuseDonde viven las historias. Descúbrelo ahora