Chapitre 23: Une histoire de cadeau

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Sortir avec Steve avait de sacrés avantages et de terribles inconvénients. Le super-soldat, malgré tout le temps qu'il avait passé à cette époque, restait parfois comme un enfant lorsqu'il tombait nez à nez avec une nouvelle invention qu'il n'avait pas encore croisée. Ophélia l'avait déjà vu une fois avec un ordinateur et elle s'était tapé son meilleur fou rire. Pour s'excuser, elle lui avait appris à télécharger des films en streaming illégal et lorsqu'il lui avait demandé pourquoi elle faisait ça alors qu'elle avait largement les moyens de les acheter, elle haussait les épaules et répondait que c'était drôle.

Mais elle les achetait quand même derrière.

Steve l'emmena directement en plein dans Los Angeles et ils abandonnèrent la voiture à un parking, puis commencèrent à parcourir les rues. Il n'était pas tard dans l'année mais les touristes se bousculaient déjà dans la ville des Anges. Ici, il y avait toujours de l'animation, un va et vient perpétuel d'étrangers qui regardaient la ville avec le même émerveillement. Steve jetait des regards autour de lui, avec cette petite expression crispée qui indiquait qu'il n'était pas totalement à sa place là. Quoi qu'il se passait, il y avait toujours un petit décalage entre lui et le reste du monde qu'il s'efforçait de combler toujours plus.

-Tu veux commencer par quoi ?

Ophélia réfléchit. Elle n'avait pas menti, elle avait bien quelque-chose à régler en ville, le souci c'était qu'elle aurait dû être seule. Elle ne pouvait pas emmener Steve à l'endroit qu'elle devait voir. Il lui ferait une scène magistrale s'il découvrait l'enseigne.

-Si on commençait par faire les boutique s? proposa-t-elle. Je promets de ne pas trop t'ennuyer.

Il leva les yeux au ciel.

-A quoi est-ce que je m'attendais d'une ado ?

-Ne proteste pas trop vite ! J'ai un endroit que je veux voir et qui va te plaire, j'en suis sûre !

Elle l'entraîna un peu à l'écart des rues principales, jusqu'à atteindre une ruelle plutôt calme. Sur les façades pleines se détachait une petite porte vieillotte en bois. La peinture écaillée lui donnait une forme de cachet et le haut était vitré. Il y avait un petit panneau à côté de la vitre, indiquant OUVERT en grosses lettres peintes. Pas la moindre fenêtre ou rien qui puisse indiquer la fonction de la boutique. Ophélia ouvrit la porte et s'engouffra dans un étroit couloir éclairé de quelques ampoules dans le mur. Sous leurs pas, le plancher grinçait et gémissait.

Le couloir s'acheva en s'ouvrant sur une pièce beaucoup plus grande, qui donnait sur une façade entièrement vitrée menant sur une petite cour aménagée de fleurs et plantes en pots. Tout autour, de vieux rayonnages escaladaient les murs. Au centre, de vieilles bibliothèques aux formes curieuses occupaient l'espace. C'étaient de simples troncs autour desquels tournoyaient des frises de livres qui formaient comme une forêt de papier. Il y avait des livres partout. Chaque coin de la pièce était couvert. Ce n'étaient que des exemplaires anciens, aucune nouveauté.

-Bienvenue dans la Librairie, s'exclama une voix rauque.

Steve sursauta en apercevant la longue silhouette dans un coin sombre. C'était un homme à la barbe fournie et blanchie contrastant avec sa peau si sombre qu'elle semblait en avaler la lumière, qui portait une longue pipe à ses lèvres. De temps en temps, il soufflait un nuage de fumée qui s'évanouissait. Ses yeux brillants étaient dissimulés sous ses sourcils broussailleux, mais son expression était impassible.

-Bonjour, répliqua Ophélia. Comment vas-tu, Auguste ?

Un sourire étira les lèvres du vieil homme lorsque ses prunelles se posèrent sur l'héritière Stark.

Realta 2 - La VoyageuseWhere stories live. Discover now