Realta 2 - La Voyageuse

Chapitre 36 : Les imprévus, again

Ce n'est qu'au réveil qu'Ophélia prit pleinement conscience de l'utilité de son pouvoir. Elle se réveilla avec un mal de crâne terrible, d'abominables douleurs musculaires et une sensation de faiblesse surprenante. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que c'était dû à l'alcool qu'elle avait bu la veille. Cependant elle n'avait pas attendu cinq minutes que les symptômes s'atténuaient déjà, avant de disparaître à vitesse grand V. En quelques instants, le tout avait disparu comme un mauvais rêve et elle se leva sans difficulté.

Il était déjà tard. Beaucoup plus que l'heure à laquelle elle se réveillait sur Asgard. En même temps, elle ignorait à quelle heure elle s'était mise au lit mais elle avait tardé. Il devait être au moins deux ou trois heures du matin lorsque Fandral l'avait raccompagnée jusqu'à sa chambre.

Les souvenirs de ce qu'elle avait fait la veille la firent rougir. Surtout le moment qu'elle avait passé dans les prisons. Un câlin ? A Loki ? Mais à quoi avait-elle pensé sur le coup ? C'était complètement stupide ! Sur le sol, sa robe était abandonnée, tout comme les bijoux de cheveux. D'ailleurs, sa chevelure était complètement en bataille après la guerre menée pour les ôter. Un carnage.

Elle tenta de replier un peu la robe et ramassa les bijoux, remit un semblant d'ordre dans sa chambre et s'assura qu'elle n'avait rien oublié. Même si elle ne partait pas tout de suite, elle ne serait pas prise au dépourvu.

Elle déambula dans le palais tranquille et gagna immédiatement le bureau de Wisna. Il ne faisait nul doute que la guérisseuse voudrait la voir une dernière fois avant son départ, surtout qu'elle n'avait pas pu faire les examens prévus la veille. Elle allait devoir remonter sur la machine bizarre qu'elle avait essayée le lendemain de son arrivée - une forge spirituelle, si elle se souvenait bien.

Malgré une soirée arrosée, Wisna était bien là et en bien meilleur état que prévu. Ses cheveux étaient toujours soigneusement attachés, sa robe était parfaitement ajustée et son visage ne montrait qu'un brin de fatigue à peine décelable.

-Bonjour ! clama-t-elle en voyant arriver sa jeune patiente.

-Coucou Wisna ! J'me suis dis qu'en finir avec mon dernier examen le plus tôt possible serait le mieux, même s'il est pas si tôt que ça, comme ça après on passe aux larmes et tout le tintouin.

-Excellente idée !

La guérisseuse sortit ses appareils et recommença à prendre ce qui devait être l'équivalent asgardien de ses constantes vitales. Elle agit avec efficacité et se débarrassa du tout assez vite.

-Nous allons pouvoir examiner tout plus en détail, d'accord ?

-Yep !

Elles se rendirent dans la salle où se trouvait la forge spirituelle et Ophélia s'allongea comme la dernière fois dessus. Sauf qu'en cet instant, il n'y avait que Wisna dans la salle. Elle alluma la machine. Ophélia assista au même phénomène que la première fois. Son double qui la survolait n'avait pas changé, ni lui ni les forces qui l'occupaient. La tache noire ne semblait pas avoir progressé plus depuis qu'elle avait pris le médicament. Wisna ne disait rien, plongée dans la lecture des signes que renvoyaient la machine.

-La bonne nouvelle est également la mauvaise: je te renvoie dans le même état que celui avec lequel tu es arrivée. Tu n'es pas plus malade, et j'en remercie le Père de toutes choses, mais tu n'as pas guérie non plus.

Elle éteignit la forge spirituelle avec un soupir.

-Je suis vraiment désolée. Je crains que cela ne dépasse même mes compétences.

-Pas de soucis. A vrai dire, j'y croyais peu. Ce truc est une belle saloperie.

-En effet. Promets-moi juste de prendre soin de toi quand tu seras rentrée. Ne te surmène pas, profite de ton existence à fond et éclate-toi.