Chapitre 18 :

2 1 0
                                    

Les mois ont passés. Le succès a commencé à monter pour nous deux. On a chanté plusieurs chansons, j'ai joué de la guitare. Les gens sont venus, de plus en plus nombreux. Énormément de monde adore notre groupe et nos chansons. Nous continuons à jouer. Nous sommes célèbres. Eva est heureuse, je le suis aussi. Aujourd'hui, je l'emmène au restaurant. Vêtu d'une chemise et d'une veste, j'entre dans le bâtiment, en ayant l'eau à la bouche. Eva me suit, vêtue d'une sublime robe rouge sans bretelles. Je l'aide à s'installer et elle chuchote :
 
— C'est trop beau. Merci d'avoir payé ça.
 
— On a les moyens, dis-je.
 
Eva acquiesce. Elle observe la foule déguster leurs plats et se redresse.
 
— Je ne pensais pas qu'on allait en arriver là, avoue-t-elle.
 
Je souris.
 
— Je te l'avais dit. Nous allons réussir et nous avons réussi.
 
Eva soupire.
 
— Oui, je suis soulagée que tout se passe bien.
 
Après quelques minutes d'attente, le serveur vient nous voir et nous donne les menus. Eva contemple la carte et je demande une bouteille de vin. Elle sourit, surprise. Puis nous rendons les cartes au serveur après avoir commandé et l'homme s'éloigne. Il revient avec une bouteille et nous annonce que nous aurons notre repas dans quelques minutes. Je sers Eva en vin. Elle me remercie.
 
— À nous, dit-elle.
 
— À nous, dis-je.
 
Nous trinquons et je bois une gorgée de ma boisson.
 
— Il faudra qu'on écrive une nouvelle chanson, je lui informe.
 
Eva sourit faiblement.
 
— Est-ce qu'on pourrait ne pas parler de ça, s'il te plaît ?
 
Je la regarde, surpris.
 
— Oui, bien sûr. Pas de problème.
 
Eva commence à jouer avec son bracelet. Ça y est, elle sait qu'elle m'a vexé et elle se sent mal. J'essaye de sourire, tentant de la rassurer.
 
— Il est super sympa ce restaurant, dis-je.
 
Mon amie boit une gorgée de sa boisson.
 
— Oui, très.
 
Elle soupire.
 
— Excuse-moi, Liam, je ne voulais pas t'embêter mais tu vois, nous sommes tout le temps dans ce milieu. C'est bien de changer un peu. C'est notre soirée, on peut parler d'autre chose que de musique. De toute façon, on pourra inventer notre prochaine chanson demain. Tu comprends ce que je veux dire ?
 
J'acquiesce, perplexe. Elle a raison. Nous devons profiter ce soir, de nous deux... C'est tout ce qui compte. Eva réajuste son chignon.
 
— Tu es magnifique, dis-je.
 
Elle sourit.

— Merci, tu es très beau, toi aussi.
 
Elle regarde autour d'elle.
 
— Je suis très heureuse d'être ici, tu sais. Est-ce qu'on pourra monter tout en haut de la Tour Eiffel ? Nous vivons ici depuis plusieurs mois mais nous n'avons pas encore eu l'occasion de voir Paris de toute sa hauteur.
 
J'acquiesce à nouveau.
 
— Avec plaisir.
 
Le serveur arrive avec notre commande et nous dégustons notre plat. Nous ne parlons pas pendant un moment quand une idée surgit dans mon esprit. Je me redresse.
 
— On pourrait créer une chanson sur la Tour Eiffel, pour célébrer le monument ! je m'exclame.
 
Eva rit doucement.
 
— Liam, s'il te plaît...
 
Mais parti dans mon idée, je continue à parler.
 
— Mais oui ça pourrait faire quelque chose comme...
 
Je réfléchis pendant quelques secondes jusqu'à proposer le début de ma chanson.
 
— « À Paris,
  Nous la voyons,
  Elle est là,
  Dans toute sa splendeur,
  Nos regards, nos yeux... »
 
Je secoue la tête et je m'empare d'une serviette pour écrire les paroles mais je me ravise. Non, ça ne va pas, je dois trouver autre chose. Je réfléchis quand une autre idée germe dans mon esprit. Alors je commence à écrire le titre : « Tour Eiffel, ma bien aimée ».
 
— Alors, ça commencerait par...
 
J'écris les premières paroles.
 
— « Dans la ville de Paris,
  Il y a une étoile,
  Il y a...»
 
Eva soupire.
 
— Liam, s'il te plaît.
 
Je m'arrête quand elle me fait signe de regarder autour de moi. Les clients me fixent, certains semblent agacés ou en colère. J'ai peut-être parlé un peu trop fort... Je m'excuse en bredouillant et Eva repousse son assiette. Je la regarde, inquiet.
 
— Je n'ai plus faim, m'annonce-t-elle.
 
Elle n'a pas beaucoup mangé. Sa viande est à peine entamée et elle n'a pas terminé son riz.
 
— Excuse-moi, Eva, je me suis emporté.
 
— Oui, et c'est bien ça le problème.
 
Sans un mot, elle se lève et sort du restaurant. Je la suis mais juste avant je paye l'addition quand je croise le serveur. Eva s'éloigne du restaurant et marche d'un pas pressé. Elle s'arrête et commence à frissonner. Je soupire, la rejoignant.
  
— Hé, je me suis excusé, ne t'énerve pas comme ça.
 
Je m'approche d'elle et je lui passe ma veste. Elle la prend délicatement puis je la serre dans mes bras. Elle pose sa tête sur mon épaule et me murmure à l'oreille.
 
— Désolée.
 
Je ne réponds pas et nous restons là, collés l'un contre l'autre sans un mot. J'ignorais à ce moment-là que la situation allait s'aggraver.

L'art dans la peau - [Tome 4] La musique dans l'âmeDär berättelser lever. Upptäck nu