L'art dans la peau - [Tome 4] La musique dans l'âme

Chapitre 33 :

J'écris des nouvelles paroles sur des feuilles. Enfin, j'essaye. Je n'ai pas d'inspiration pour le moment et ça m'agace énormément. Je ne sais pas quoi faire. Je me retiens d'appeler Eva. Elle est dans la chambre et la porte est fermée. Je me dis qu'elle veut être tranquille. Je cherche dans mon esprit mais rien ne vient. Agacé, je soupire et je pose mes feuilles sur la table. Je me redresse du canapé et je pose ma tête entre mes mains. Je ferme les yeux et j'essaye de réfléchir. Mais j'ai du mal. Je n'arrive pas à penser. Trop de choses m'en empêchent. Je lève la tête quand j'entends la porte s'ouvrir. Eva débarque dans le salon et enfile son manteau.
 
— Liam, tu veux qu'on fasse un tour ? Histoire de penser à autre chose.
 
Elle sourit faiblement. Je décline sa proposition.
 
— Je dois réfléchir à la nouvelle chanson.
 
Eva semble vexée.
 
— J'ai compris.
 
Elle soupire et enroule son écharpe autour de son cou. Puis elle sort. Je regarde longuement la porte, ne sachant pas comment réagir. J'aurais peut-être dû venir finalement. Non, je dois me concentrer sur notre avenir. Je dois inventer des nouvelles chansons. C'est mon travail. Je dois penser à mon rêve.

~

Je commence à m'agiter dans mon sommeil. Je n'arrive pas à dormir. Des paroles, des idées me viennent en tête sans que je ne puisse l'en empêcher. Il faut que je les écrive. Je me retourne et je pose mon bras à côté de moi m'attendant à trouver Eva. Mais il n'y a personne. C'est le vide. Je me redresse brusquement et je cherche à tâtons le bouton de la lampe. Je l'allume et je tourne la tête. Je me frotte les yeux, épuisé.
 
— Eva... ?
 
Je m'aperçois qu'elle n'est pas là. Elle est sûrement aux toilettes. Je soupire et j'attends, à présent éveillé. Mais après quelques minutes, elle ne vient pas. Elle ne peut pas mettre autant de temps... Il y a quelque chose qui cloche. Je me lève et je vais dans le salon. Il n'y a personne. Je retourne dans la chambre et je jette un œil dans les armoires. Je m'aperçois que ses vêtements ne sont plus là. La panique commence à m'envahir. Je retourne dans le salon et je réalise qu'il y a une lettre posée sur la table. Je ne l'avais pas vu. Je l'ouvre, les mains tremblantes. J'essaye de rester calme mais pendant la lecture, les larmes me montent à la gorge et je m'effondre sur le sol, en pleurs. Non, Eva, pourquoi tu as fait ça ? J'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi. Je serre dans mes mains la lettre que je relis encore et encore, sachant que je n'oublierais jamais ses mots.