L'art dans la peau - [Tome 4] La musique dans l'âme

Chapitre 30 :

Aujourd'hui, c'est Noël. Nous avons la nourriture, le sapin mais nous n'avons pas les décorations, les cadeaux et le sourire sur nos visages. Les gens dehors sont heureux et ont hâte de fêter Noël. Pour Eva et moi, c'est différent. Je crois que nous avons touché le fond. Enfin, on peut vivre mais on ne peut plus se procurer d'énormes plaisirs. Normalement, avec Eva, on voulait aller au restaurant mais c'est devenu trop cher. Eva est vraiment déçue et moi aussi. Je voulais que notre premier Noël ensemble soit parfait. C'est tout ce que je demande.
 
— Liam... soupire Eva.
 
Je regarde le sapin et je soupire à mon tour. Il est triste sans décorations mais on ne peut rien y faire. On ne peut même pas avoir un vrai Noël.
 
— Je suis désolée, dit-elle.
 
Je hausse les épaules.
 
— Ce n'est pas ta faute... C'est juste...
 
Je m'arrête, ne sachant pas quoi dire. Eva regarde nos impôts monter et se frotte les yeux. Je devine qu'elle va se mettre à pleurer. Je lui serre la main.
 
— Ça va aller...
 
Même moi, je n'y crois pas. Je ne sais pas si on s'en sortira. Eva retire sa main et pose le papier.
 
— Liam...
 
— Quoi ?
 
Eva me regarde.
 
— Il faudrait peut-être trouver un autre travail, dit-elle.
 
Je secoue la tête avant de lui prendre les mains.
 
— Non, Eva, c'est notre rêve. On ne peut pas
abandonner maintenant.
 
— Peut-être qu'il le faut, Liam. Regarde où on en est... On ne peut plus continuer comme ça. Je suis désolée.
 

Elle se lève et se dirige vers la chambre. Je veux l'appeler et lui demander de rester ici mais je ne le fais pas. À la place, je vais dans le salon et je m'assois sur le canapé. Je fixe le sapin et je pose ma tête entre mes mains. Eva a tort. Nous ne pouvons pas changer de carrière. La musique, c'est toute notre vie. Eva le sait aussi bien que moi. Je sursaute quand j'entends la porte claquer et j'aperçois ma petite-amie me regarder.
 
— Je suis désolée, Liam mais c'est la vérité. On ne peut plus continuer comme ça.
 
À ce moment-là, je pensais que c'était juste des paroles en l'air. Je ne pensais pas qu'elle l'aurait fait. Qu'elle en aurait été capable.