Chapitre 13 - Ezel.

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« "Dieu merci" comme diraient tes parents. »
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Ma mère pleure dans le salon et je me précipite vers elle, les larmes aux yeux. Dans la précipitation, mes lunettes manquent de tomber de mon nez.

- « MAMAN ?! » criai-je à bout de souffle.

- « Oh mon chéri, tu es enfin là. » sanglote-elle.

- « J'étais chez une amie. » expliquai-je doucement pour l'apaiser.

- « J'ai cru que tu t'étais fait kidnapper et ton père aussi ! »

Je la serre doucement dans mes bras, l'air froid de la porte d'entrée nous soufflant dessus. Désolé maman pensai-je.

C'est à ce moment-là que nous sommes interrompu par mon père entrant dans la maison. Contrairement à ma mère il est bien habillé, sortant sans doute du travail et semble vraiment très énervé.

Mon père n'est pas du genre "colère calme" et en ce moment, il est davantage sous tension, faisant naître chez moi un sentiment de culpabilité, je n'aurais pas dû partir comme ça.

- « MAIS ÇA NE VA PAS DANS TA TÊTE ?! AVEC TOUT CE QUE L'ON A FAIT POUR TOI ! TU NOUS FAIS ÇA ? » hurle-t-il.

Il s'avance vers moi et je me fais le plus petit possible, culpabilisant. Je relâche doucement ma mère pour faire face à mon père dont le visage est froid et fermé.

Avant même que je ne puisse réaliser son geste, j'entends l'impact.

Mon père vient de me gifler. Mon père vient de me gifler. Mon. Père. Vient. De. Me. Gifler.

Je porte ma main à ma joue tandis que mon père se recule, effaré. Les larmes me montent aux yeux mais ne tombent pas. Je reste immobile en plein milieu du salon, encore choqué par son geste. Ma mère derrière nous, ne dit pas un mot, elle aussi sans doute très surprise.

Jamais mon père n'avait levé la main sur moi auparavant.

- « Je... Je suis désolé Ezel... » finit par dire mon père, la voix tremblante comme s'il allait pleurer.

Ma mère ne parle pas mais se lève pour m'enlacer tandis je ne trouve rien à répondre encore sous le choc. Le silence perdure entre nous.

- « Je me suis beaucoup inquiété. » ajoute-il en venant se joindre au câlin familiale mais je ne serre pas mes parents en retour.

- « Je ne recommencerais pas Ezel, j'ai réagi à chaud, tu comprends n'est-ce pas ? Tu as juste été trop loin... » explique-t-il d'une douce voix.

Comment as-tu pu ?

- « J'espère. » murmurai-je.

- « Maintenant que tu vas mieux, prenons le dîner ensemble. » s'exclame ma mère avec un regain d'énergie.

Nous nous avançons vers la cuisine, le repas se passe dans une bonne humeur appréciable surtout venant de mon père. Il semblait heureux, très heureux pour la première fois depuis longtemps. Dans cette même ambiance chaleureuse, ils m'autorisent à passer la journée chez Romain demain.

À la fin du repas, je suis rapidement allé me coucher en pensant à ma journée de demain avec mes amis pour oublier celle-ci.
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Le lendemain après un cauchemar dans lequel je perds la faculté de marcher, je me lève en regardant expressément mon téléphone. Et ce, avant même de m'habiller.

TUTEURWhere stories live. Discover now