Chapitre 36 - Catherine.

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« Mon fils garde un œil sur vous. »
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En rentrant à la maison, je me pose sur le canapé juste avant l'heure habituelle à laquelle rentre Ezel, mon ange. Pourtant ma vie est un enfer depuis que j'ai épousé Philippe. Chaque journée se termine de la même façon ; "Et si... Je m'étais protégée ce soir-là ?"

Cette fameuse fête, où j'ai dérapé avec lui.

Au départ, Philippe avait tout du bon parti ; la belle maison, des parents super gentils et de bonnes notes à l'école.

Nous nous sommes rencontrés au lycée, il allait fêter ses 18 ans et m'a invitée à sa soirée d'anniversaire. Je n'étais pas moche, je représentais surtout un défi et Dieu sait qu'il est fan des défis.

J'ai appris, bien plus tard, qu'il avait parié avec ses copains sur le fait qu'il m'aurait. Et, il m'a eu. Il n'a pas eu besoin de forcer, j'étais toute à lui.

Il n'a eu qu'à me cueillir.

Puis, je suis tombée enceinte car nous ne nous étions pas protégés. À ce moment-là, il ne voulait plus de moi. Bien entendu. Mais mon père l'a apprit et a alerté ses parents. 6 mois plus tard, nous étions mariés.

Alors, je me suis davantage tournée vers la foi mais la foi ne m'aide pas à rendre Philippe meilleur. Le divorce étant pêché, je garde espoir qu'il change et évolue positivement mais pour le moment ce n'est pas le cas.

Après ma première grossesse, terminée en fausse couche, Philippe changea. Il devint beaucoup plus rude et dur dans ses propos. Incapable de se contenir, il voulait de moi un enfant pour assurer sa descendance.

C'est à ce moment-là... Que je n'ai pas pu faire demi-tour. Il profita de mon sommeil pour ses petites affaires.

Il a dû s'y prendre à deux reprises mais c'est ainsi que le futur Ezel est arrivé parmi nous. Et Dieu sait comment je le maudissais pour ceci. Je ne voulais pas d'autre bébé, je ne voulais pas risquer de revivre le même sentiment qu'auparavant. Je ne voulais pas revivre le deuil d'une partie de moi.

Mais quand je suis allée aux premières échographies, j'ai changé d'avis face à un Philippe heureux et un bébé en pleine forme.

Alors, j'ai travaillé sur moi-même et j'ai accepté ma grossesse. Ezel est arrivé un 26 décembre dans nos vies et était légèrement prématuré.

Après plusieurs jours à l'hôpital, j'ai d'ailleurs pu sortir avec mon bébé, mon ange. Le seul qui m'apaise quant mon mari est en colère.

Je me souviens encore d'Ezel, dans le salon, à essayer de deviner la fin des films de son père. C'était le bon vieux temps mais je ne le savais pas encore.

Ezel était un enfant plutôt naïf, il croyait facilement à tout ce que les gens lui disaient mais c'était aussi un enfant curieux. C'est à l'adolescence que tout a commencé à changer.

J'ai vu mon ange se replier sur lui-même, devenir bien plus secret et réservé. Je n'ai rien pu faire hormis garder un œil sur lui. Car je sais que l'abandon peut pousser à faire des choses folles.

C'est quand il rencontra son petit groupe d'amis que je me suis sentie rassurée. Rassurée de le voir bien entouré. En les voyant tous ensembles, je me rappelais des bons moments au lycée, avant que tout ne parte en vrille.

Je suis si fière de lui, de ce qu'il est mais je ne peux pas lui dire... Ou du moins, je n'y arrive pas. Quant à Philippe... Il est devenu horrible avec Ezel, son unique fils. Jamais, il ne le félicite, jamais il ne se rend compte de la chance que nous avons eu d'avoir un enfant comme Ezel. Il se contente de "l'encourager" à devenir encore meilleur même s'il l'aime, j'en suis certaine. Il était si inquiet quand Ezel est tombé dans les pommes.

TUTEURWhere stories live. Discover now