Chapitre 27 - Ezel.

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« Peut-être bien, me suivras-tu ? »
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Elle me regarde toujours, comment ai-je pu en arriver ici ?

- « Je ne te force en rien Ezel, moi j'y vais en tout cas. » déclare-t-elle en passant la porte menant sur le toit.

Me laissant ainsi seul dans le couloir glacé.

Mince ? Pourquoi j'hésite ? Ezel aurait dû aller prévenir la direction pour les dangers que cela représente d'aller sur le toit. Notamment parce qu'il est censé être en travaux. Mais, je n'ai pas envie de faire ainsi, je veux la rejoindre.

Son courage, sa gentillesse, sa franchise sont des qualités qui forcent le respect et l'affection.

Alors en prenant mon courage à deux mains, je passe la porte. J'y découvre Lizéa assise sur le bord du toit, j'en reste surpris. Ses longs cheveux volent au vent, elle semble particulièrement calme.
Ce que je vois me coupe le souffle tandis que je m'avance comme un robot en sa direction. C'est elle, juste elle Ezel.

Je m'assois à côté d'elle en silence, mes pieds également dans le vide. Elle m'observe silencieusement à tel point que je me sens nu face à elle.

- « Ai-je une tâche ? » demandai-je pour réchauffer l'ambiance.

- « Absolument pas. » répond-elle doucement.

Son absence de discussion me laisse sur les fesses. D'habitude n'est-ce-pas elle qui parle et moi qui écoute ?

- « Y-a-t-il un problème ? » l'interrogeai-je.

- « Questionnes-tu tout le monde comme ça ? » réplique-t-elle en fuyant mon regard à présent.

Il y'a définitivement quelque chose qui cloche mais quoi ?

- « Non. » avouai-je le plus honnêtement possible.

Lizéa semble réfléchir, mal à l'aise. Elle tremble même et sans que je ne sache pourquoi, cela me fait ressentir un pincement au cœur.

- « J-Je suis désolée Ezel, en fait je repense à quelque chose que m'a dit ta mère. » confie-t-elle toujours doucement.

J'entends dans sa voix des tremblements, elle ne va pas bien. Mince.

- « Eh... Lizéa, ce n'est rien du tout. Si tu veux m'en parler tu le peux et si tu ne veux pas... Nous pouvons juste rester là en silence. » murmurai-je provoquant son sourire.

Un sourire déstabilisant entre la joie et les pleurs.

- « Ezel... C'est bête mais avec toi je me sens en confiance, je me sens écoutée. » avoue-t-elle me laissant silencieux.

Cette confidence provoque en moi une douce chaleur, comme si elle pouvait lire en moi.

- « Ça n'a rien de bête. » répondis-je en la regardant.

Elle relève la tête provoquant le croisement nos regards faisant naître à nouveau cette sensation de bien être en moi. Comme si j'étais là où je devais être, comme si j'étais à ma place.

- « Ta mère m'a dit que tu gardais un oeil sur moi. » lâche-t-elle comme si c'était encore un secret déclenchant mon rire.

Ses yeux s'écarquillent sous le poids de la surprise, elle ne s'attendait pas à ma réaction visiblement.

- « Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que je garde un œil sur toi. » répliquai-je avec malice tandis qu'elle esquisse un sourire.

Mince, qu'est-ce que je raconte ? La vérité, rien que la vérité. Bon sang, j'ai l'impression d'être deux personnes différentes, une avec elle et une avec les autres.

TUTEUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant