Chapitre 17 - Ezel.

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« Je refuse de vous écouter mal parler de la personne que j'estime le plus sur cette maudite planète et à laquelle vous avez accessoirement donné la vie. »
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Lorsque mon charmant paternel tape du point sur la table, je sens la panique me gagner. Je jette un coup d'œil à Lizéa à ma droite, elle semble impassible comme si elle n'avait peur de rien. Elle est là... Comme conquérante ce qui force l'admiration. Ma mère face à moi semble terrorisée et ailleurs comme si elle n'était là que physiquement.

- « Jeune fille, repartons sur de bonnes bases. » reprend un peu trop bizarrement mon père.

Lizéa ne se défile pas pour autant, je remarque d'ailleurs que j'ai laissé mes doigts sur sa main me dépêchant de les retirer pour ne pas la gêner davantage.

- « Hm. » réplique-t-elle, peu convaincue.

Nous reprenons le repas dans un calme olympien, personne n'osant ouvrir sa bouche jusqu'à ce que ma mère revienne parmi nous mentalement.

- « Je vois que cela vous plaît ! N'hésitez pas à revenir manger à la maison Lizéa, vous êtes la bienvenue. »

- « C'est très gentil madame... Catherine. »

Je manque de rire face à la gêne de Lizéa, la voir comme ça me rappelle à quel point j'ai pu me tromper sur son compte.

- « Catherine, on avait dit qu'on discutait avant de donner une décision, je n'ai pas approuvé celle-ci. » dit mon père d'un ton sec, ne mâchant pas ses mots.

- « Voyons Philippe ! Dieu a mis cette fille sur le chemin d'Ezel pour une bonne raison ! » lui répond ma mère avec un sourire extrêmement niais manquant de me faire rougir par gêne.

- « Que sous-entends-tu ? Ne me dis pas que tu penses à une raison autre que le mariage. » demande mon père manquant de faire cracher à Lizéa tout le contenu de son verre d'eau.

- « Philippe voyons ! Ezel n'est que son tuteur. » tente de le raisonner ma mère, en vain.

- « Seule la raison du mariage m'intéresse, qu'elle lui appartienne et qu'il s'en aille devenir un homme, un vrai. »

- « Je ne suis pas un objet ! JE N'APPARTIENS À PERSONNE ! » s'écrit alors violemment Lizéa en se levant de sa chaise.

Elle n'est pas un objet et tu es un énorme misogyne, pensai-je en fixant mon père.

- « Je n'ai jamais dit ça. » répond calmement mon père en se relevant face au ton rempli de reproches de Lizéa.

Mais tu l'as sous-entendu.

- « Les cours que je prends avec votre fils me sont bénéfiques, vous devriez probablement essayer. » lâche-t-elle en se contenant ce que je vois à ses mains qui tremblent.

- « Nous l'avons toujours poussé à réussir, c'est normal qu'il en soit là et vous en seriez probablement là aussi si vos parents étaient comme nous. »

Jamais il n'a été fier de moi, pensai-je tandis que je sens le regard de Liz sur moi me sondant. Mon visage reste impassible et indéchiffrable m'étant habitué à l'attitude froide et autoritaire de mon père.

- « Je ne connais personne d'aussi brillant que lui et il est clair qu'il n'a pas hérité de votre intelligence pour cela. »

Je reste stoïque la regardant toujours avec une certaine admiration. Admiration présente depuis le début du repas.

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